Une journée au volant de ma bonne vieille S4 sur un circuit de glace: 399$. Le plaisir que j'en ai retiré, ça n'a pas de prix.

Je le confesse, je n'ai jamais prisé la glisse. En fait, je n'ai jamais été du genre à jubiler quand la neige se met à tomber. Ce n'est pas mon truc, voilà tout. Néanmoins, il y a huit jours, j'ai répondu présent à l'invitation de copains qui souhaitaient s'éclater - en toute sécurité - sur un circuit de glace.

 

Cap sur Notre-Dame-de-la-Merci, où Mécaglisse a une école de conduite sur glace et un centre d'entraînement destiné aussi bien aux professionnels qu'aux amateurs.

Provoquer un dérapage

Je me souviens très bien d'avoir écrit dans ces pages que «le dérapage reflète une piètre technique de conduite». Je le crois toujours quand celui-ci se produit sur une voie publique. Sur un circuit, c'est une autre histoire. En fait, c'est presque indispensable d'en provoquer un pour accroître sa vitesse de passage dans une courbe glacée. C'est efficace, c'est spectaculaire et... ce n'est pas facile.

 

On a beau connaître la technique par coeur de «l'appel et contre rappel», reste qu'il n'est pas toujours évident de la mettre en pratique. Pourtant, c'est simple: il suffit de faire déraper le véhicule en sens inverse du virage afin de ralentir l'auto et ce, tout en maintenant une pression sur la pédale de frein.

Une fois le ralentissement voulu atteint, on relâche le frein pour déséquilibrer l'auto, puis d'un brusque mouvement du volant, on la lance littéralement dans l'axe du virage, toujours en glissade. C'est simple, non? Il faut apprendre le pilotage si particulier de la glace, une sorte de jeu contre nature.

Au terme de la première séance, on se sent un peu ridicule. On n'a pas de points de repère, car cela ne ressemble à rien d'autre. On progresse quand on commence à avoir confiance en ce que l'on fait et quand on sait comment la glace va évoluer.

La première séance débute. J'ai enfilé mon casque (c'est le règlement) et j'attends le signal de départ en me remémorant tout ce que je sais ou pense connaître. J'enclenche la première et c'est parti pour un tour de reconnaissance. Les pneus d'hiver mordent bien, mais «ma grosse barge» (c'est le surnom de ma S4, mon autre «bolide») n'est visiblement pas à son aise dans les virages serrés.

Au deuxième tour, j'augmente la cadence mais dans la section 2 du parcours, l'aile arrière droite de ma voiture tape dans la bordure de neige qui dessine le virage. En fait, ce n'est pas ma voiture qui a tapé, mais bien la bordure. Ah! orgueil, quand tu nous tiens. On remet ça au tour suivant et à l'autre aussi. La confiance s'installe, les réflexes s'aiguisent, mais en plongeant en direction de la section 3, la voiture part en survirage et tire tout droit dans le banc de neige d'en face. Wow! Je n'ai pas calé. Vite les essuie-glaces, marche arrière puis première et on décolle de nouveau, mais sans le carénage avant resté, lui, toujours imprimé dans la neige. Pas grave. Fin de la séance et je me sens un peu ridicule, je remets en doute mes repères. Mais l'heure n'est pas aux grandes remises en question, on remet ça dans une trentaine de minutes. D'ici là, on s'amuse à regarder les copains.

Un circuit comme une patinoire

La deuxième séance se déroule sans encombre. Enfin, presque. Le circuit ressemble de plus en plus à une patinoire. J'ai du mal à tenir le rythme face aux Subaru Impreza chaussées de pneus cloutés. Les chanceuses. Trois tête-à-queue, quatre peut-être, et quelques sorties de virages plus ou moins négociées avec la bordure par ma brave S4, dont le pneu arrière gauche s'est légèrement déjanté dans la «bataille». Elle n'est pas KO pour autant. À l'aide d'un compresseur à air prêté par un autre concurrent, il a été possible d'effectuer la réparation sur place. Quelques-uns ont eu moins de chance et n'ont eu d'autre choix que de faire appel à la dépanneuse pour rentrer à la maison.

 

Au terme de la journée, j'aurai déboursé 135$ pour profiter des installations de Mécaglisse; 64$ d'essence et 200$ pour un carénage avant d'occasion pour que ma vieille barge retrouve toute sa dignité. Elle devra cependant attendre un peu. Le 24 février, j'y retourne. Mais cette fois, avec des pneus cloutés