C'est bien connu, l'ennemi c'est le poids. Et dans le domaine de l'automobile, la comparaison est cruelle pour le « petit » nouveau de Saturn qui dans sa version la mieux habillée (notre véhicule d'essai) accuse 2110 kilos. C'est énorme. À titre de comparaison, une Sienna (Toyota) à quatre roues motrices affiche 1980 kilos à la pesée et son moteur délivre 30 chevaux de plus et 22 livres-pied de couple supplémentaires et ce, à un régime de rotation moins élevé (3600 tr/mn contre 4400).

C'est bien connu, l'ennemi c'est le poids. Et dans le domaine de l'automobile, la comparaison est cruelle pour le « petit » nouveau de Saturn qui dans sa version la mieux habillée (notre véhicule d'essai) accuse 2110 kilos. C'est énorme. À titre de comparaison, une Sienna (Toyota) à quatre roues motrices affiche 1980 kilos à la pesée et son moteur délivre 30 chevaux de plus et 22 livres-pied de couple supplémentaires et ce, à un régime de rotation moins élevé (3600 tr/mn contre 4400).

Avec une telle masse à entraîner, on devine bien que le moteur de 3,5 litres du Relay ne fait pas preuve du même dynamisme que ses concurrentes directes. Lors de notre traditionnelle séance de mesures, ce véhicule s'est contenté de rééditer à peu de choses près les mêmes chronos enregistrés au volant de la génération précédente. Le Relay met tout près de 10 secondes pour atteindre les 100 km/h. Les accélérations sont timides, les reprises le sont tout autant. Pas très brillant sur le plan technique, ce 3,5 litres manque sans doute de souplesse et de vélocité par rapport aux mécaniques de ses concurrentes japonaises, mais il se révèle toutefois volontaire et assez doux tant qu'on ne l'entraîne pas dans les tours.

De plus, il s'entend comme larron en foire- par chance puisqu'il n'y a pas d'alternative- avec la boîte automatique à quatre rapports.

Le poids influe également sur la consommation qui atteint aisément, en période hivernale, 13,6 litres aux 100 km dans le cadre d'un parcours mi-ville, mi-route. Heureusement, l'immense réservoir de 95 litres assure à cette fourgonnette une autonomie fort appréciable.

Sur la route, le Relay se conduit comme une fourgonnette... C'est donc dire que pour l'agrément de conduite, on repassera. Lourde, elle fait preuve d'une certaine paresse à s'inscrire en virages. Sa direction vive est combinée à un train avant peu incisif. Bien sûr, le poids de la « bête » limite son agilité. Dans une courbe à long rayon correctement pavée, le véhicule s'avère stable et sa tenue de cap satisfaisante, sans plus. Les dépassements de camions laissent paraître une certaine sensibilité au volant, mais ne nécessitent pas de corrections. Il en va autrement sous de forts vents latéraux.

En ville, la conduite n'est guère plus enthousiasmante. Par chance, le diamètre de braquage assez court lui permet de se faufiler assez aisément dans des espaces restreints.

Le freinage, lui, s'avère facile à moduler. Il faut dire que cette fourgonnette adopte des disques et des étriers plus musclés qu'autrefois. Les distances d'arrêt sont dans la bonne moyenne.

Côté confort, le résultat convainc, même si les roues, pourtant à profil assez haut (Série 60), n'arrivent pas à filtrer toutes les trépidations sur les petites irrégularités. Cela dit, ouvrons ici une parenthèse pour indiquer que le Relay propose, sur ses versions à roues avant motrices, deux types de suspensions. Celle d'origine, plutôt flasque et une autre (groupe Tourisme) qui maîtrise nettement mieux les mouvements de caisse et apporte un soupçon d'agrément de conduite. Fermons la parenthèse.

Procès à bord

En dépit de ces lacunes sur le plan dynamique, le Relay n'en est pas moins une fourgonnette très fréquentable. D'autant plus que cette Saturn profite de l'expérience de GM dans ce segment. Cela se traduit ici par une qualité de fabrication nettement améliorée, des matériaux bien choisis et des harmonies de teintes réussies. Le graphisme des compteurs dont les aiguilles patinent sur un fond blanc ou les coutures voyantes sur les panneaux de contre-portes ne sont que des détails, mais ils participent à rendre la cabine plus chaleureuse, plus invitante.

À cela s'ajoute un aménagement intérieur songé où les rangements abondent. À ce chapitre, le Relay est malin. Des rails grimpés au plafond permettent de suspendre des compartiments supplémentaires, de loger aussi l'écran (indispensable les longs voyages avec des enfants) qui permettra aux occupants des sièges du deuxième et du troisième rang de visionner un film ou encore de s'amuser avec une console de jeux.

La position de conduite ne s'attire aucune vilaine critique. Peut-être aurait-elle été plus soignée si la colonne de direction avait été télescopique, pas juste inclinable. Contrairement à ce que ses dimensions extérieures suggèrent, les dimensions intérieures du Relay n'ont rien d'exceptionnelles. Le dégagement pour les occupants de la troisième banquette est inférieure à ses concurrentes directes. Idem pour ceux qui occuperont les places médianes.

Pour séduire toute la famille, Saturn a mis l'accent sur l'équipement. Dès le second niveau de finition (Relay-3TA), le Relay propose entre autres raffinements volant de cuir avec commandes audio intégrées, climatisation arrière avec commandes séparées et ordinateur de bord avec fonctions personnalisées. Ce niveau de finition donne également droit de sélectionner des portes coulissantes électriquement grâce à deux touches placées sur la télécommande. Un gadget pratique au quotidien, qui a surtout l'avantage d'éviter de manoeuvrer ces lourdes portes. Dommage toutefois que le hayon demeure toujours privé d'une telle assistance.

D'ailleurs, parlons-en de ce coffre dont le volume, avec la banquette en place, n'est que de 762 litres, comme pour la Quest de Nissan ou de la MPV de Mazda. La faute est en partie attribuable aux pratiques coffrets (suffisamment profond pour accueillir un réservoir de lave-glace) scotchés au plancher. Ce boîtier, offert moyennant supplément, s'escamote pour accroître l'espace sous plafond. Pour gagner plus d'espace encore, il est possible de rabattre les sièges de la troisième (des contorsions sont nécessaires pour les remettre en place à partir du coffre) et de la deuxième rangées pour former un plancher parfaitement plat.

Donc bilan mitigé pour cette fourgonnette dont la conception est, devons-nous le rappeler, assez lointaine. Et ça paraît, sur le plan technique et dynamique surtout. Par contre, on doit reconnaître les efforts déployés pour « maquiller » certains impairs. Le freinage est plus incisif, la qualité de fabrication plus relevée et l'habitacle mieux aménagé. Reste le prix qui, dans le cas qui nous occupe frise les 40 000 $. À ce prix, la concurrence offre plus d'agrément, une meilleure qualité d'ensemble, de meilleures performances et une valeur de revente plus élevée. Tout compte fait, si vous désirez absolument un Relay dans votre entrée de garage et faire l'expérience du service Saturn, un conseil, un seul : optez pour les versions moins coûteuses.