«Au Québec, il y a moins de fous du volant, moins de gens qui vous collent à 20 centimètres lorsque vous roulez à 50 km/h comme à 150 km/h. La vitesse est plus raisonnable sur les routes et les autoroutes québécoises qu'en France», assure Alain Tritz, un jeune sexagénaire retraité qui vit à Montréal depuis une dizaine d'années. Ce propriétaire d'une Chrysler Dynasty 1989 qui a seulement 90 000km au compteur roulait il y a peu encore avec un Jeep Cherokee Chief. «Je l'ai revendu. L'entretien était trop onéreux», explique M. Tritz, avant d'ajouter qu'il ne voit plus guère de différences entre les voitures européennes et américaines. "Lorsque je suis de passage en France, j'ai pris l'habitude de louer des autos à boîte automatique", note le père de deux jeunes enfants.

«Au Québec, il y a moins de fous du volant, moins de gens qui vous collent à 20 centimètres lorsque vous roulez à 50 km/h comme à 150 km/h. La vitesse est plus raisonnable sur les routes et les autoroutes québécoises qu'en France», assure Alain Tritz, un jeune sexagénaire retraité qui vit à Montréal depuis une dizaine d'années. Ce propriétaire d'une Chrysler Dynasty 1989 qui a seulement 90 000km au compteur roulait il y a peu encore avec un Jeep Cherokee Chief. «Je l'ai revendu. L'entretien était trop onéreux», explique M. Tritz, avant d'ajouter qu'il ne voit plus guère de différences entre les voitures européennes et américaines. "Lorsque je suis de passage en France, j'ai pris l'habitude de louer des autos à boîte automatique", note le père de deux jeunes enfants.

Selon les estimations du Consulat de France à Montréal, les Français seraient entre 100 000 et 120 000 au Québec, et au moins 80 000 vivent à Montréal. Ils sont issus d'une forte tradition automobile, et leurs critiques des modèles américains sont généralement virulentes. Henri Oppenheim, musicien du groupe Kleztory et ancien propriétaire d'une Geo Storm, tranche: «Les autos nord-américaines sont nulles. Ce sont de grosses consommatrices d'essence avec de gros moteurs très mous. La mienne tremblait à 100 km/h, ce qui tombe bien, puisque c'est la limite légale.» Aujourd'hui, le Montréalais a renoncé à sa Geo Storm pour un scooter.

Laurent Satre, directeur d'ERAI, Entreprise Rhône-Alpes International, cabinet montréalais d'aide aux investisseurs français, a acheté une Hyundai Elantra 2000. Il juge pour sa part les voitures américaines «confortables mais cela s'arrête là».

Alain Gerbier, chargé de cours en journalisme à l'UQAM, heureux conducteur d'une camionnette Sierra 1991 payée 50$, pense à ses anciennes voitures avec nostalgie. Il y a eu tout d'abord cette 2CV Citroën, compagne d'un périple de Paris jusqu'en Afghanistan. Au Québec, il y a eu une Land Rover, une 505 Peugeot, une Renault 5 et une Volvo. «C'était un vrai char d'assaut, idéal pour l'hiver. La tenue de route était impeccable. Malheureusement, elle consommait trop», explique l'enseignant, qui juge les voitures américaines lourdes.

«L'automatique n'est pas un gage de sécurité et ces voitures sont devenues des salons sur roues», dit-il.

Clarisse Baudot, jeune Toulousaine, habite à Québec. Elle possède une Honda Civic 1997 de 225 000km. «Pour moi, c'est utilitaire; il faut qu'elle démarre les matins d'hiver et qu'elle m'emmène où je veux. Je ne veux pas mettre trop d'argent dans le look de ma voiture même si je craque pour certains modèles de filles comme la Mini ou la New Beetle», confie cette consultante en informatique.

Nous sommes Français, nous râlons

Le jugement des cousins sur la conduite automobile au Québec est sévère, d'autant plus surprenant que le comportement des automobilistes français sur les autoroutes ou à Paris sont souvent proches de l'état sauvage. La plupart des immigrants français se plaignent d'un manque de courtoisie au Québec. «Ici, il n'y a aucune courtoisie au volant, particulièrement chez les femmes qui ne céderont jamais le passage. Par contre, personne ne klaxonne et c'est appréciable», souligne Henri Opppenheim.

D'autres en revanche, comme Alain Gerbier, louent le comportement automobile au Québec: «Ici, la frime est moins importante. Les Québécois s'attarderont au confort car c'est ultimement un refuge dans des conditions climatiques difficiles. Les Québécois roulent sur la glace et la neige en hiver; cela donne plus de compétence et d'humilité.»

Clarisse Baudot est aussi plus mesurée: «Je trouve que les gens roulent plus tranquillement et sont plus respectueux des autres. Ma conduite aussi s'en est ressentie. Je vais moins vite. À Montréal, je trouve que les gens sont plus dangereux qu'à Québec. Je n'aime pas les gens qui roulent sur la voie du milieu et ceux qui doublent par la droite.» Les Français, comme les Québécois, se plaignent de l'état des routes; ils sont aussi souvent énervés par les dépassements par la droite, interdits dans l'Hexagone.

Natacha demande l'anonymat. Cette jeune mère de famille a opté pour Communauto: «C'est formidable comme système. En revanche, je suis surprise par l'incapacité de bien des gens de se garer.» Et surtout, la jeune Française juge que pour une mère enceinte ou avec une poussette, le civisme n'existe pas à Montréal. Mais, conclut Natacha, non sans lucidité: «c'est normal, nous sommes Français, alors nous râlons.»