Depuis la mise en chantier de mon projet de restauration il y a trois ans (déjà!), vous n'avez pas idée du nombre de fois que j'ai consulté cette définition qui, ma foi, aujourd'hui me colle à la peau. Je suis patient.

Depuis la mise en chantier de mon projet de restauration il y a trois ans (déjà!), vous n'avez pas idée du nombre de fois que j'ai consulté cette définition qui, ma foi, aujourd'hui me colle à la peau. Je suis patient.

Tenez, par exemple, il y a deux semaines. J'ai reçu après plusieurs semaines d'attente les anneaux qui décoraient le bas des portières de ma voiture. Ils sont magnifiques. Prudent, j'en ai commandé deux jeux. Juste au cas où. Et pour mettre toutes les chances de mon côté, j'ai embauché un spécialiste pour les appliquer. Pas de danger, me disais-je jusqu'à ce que mon portable sonne vendredi matin.

Le type s'est trompé. Il a appliqué les anneaux du mauvais côté sur la portière de droite et du bon côté sur la portière de gauche. Pas de problème, lui dis-je, j'ai un deuxième jeu. «Je sais, je l'ai utilisé, lui aussi.» Plutôt que de retirer l'autocollant de la portière de gauche, ce cher monsieur a retiré celui de droite (le bon). Ce n'était visiblement pas sa journée. Pas la mienne non plus. Il est parti avec le seul autocollant qu'il me restait avec la promesse de revenir avec deux nouveaux jeux. J'attends encore.... Vous l'avez vu?

Il y a peu de temps, j'en aurais pleuré de rage. Plus aujourd'hui. Autre preuve de ma nouvelle vertu, j'étais à la recherche d'une sonde de pression d'huile. Il y a peu de temps encore, j'aurai déboursé, sans regarder, la somme exigée par le concessionnaire (231$) ou le revendeur (175$). Plus maintenant. Aujourd'hui j'ai découvert eBay et Paypal (je sais, je sais...). J'ai trouvé une sonde neuve (elle se trouvait encore dans son emballage d'origine) pour 30$. J'ai dû attendre deux semaines pour l'obtenir, mais bon qu'est-ce que c'est deux semaines? Mon fils attend bien Noël depuis avril.

La restauration d'une voiture ancienne vous aiguise une patience, je vous prie de me croire. J'ai mis quelques années à le comprendre. Quelques dollars aussi. Mais maintenant j'ai compris. J'ai compris qu'il fallait entreprendre le travail par étape et tirer pleine satisfaction une fois le travail accompli. La semaine dernière, mon copain Louis-Alain et moi avons passé pratiquement toute la nuit à assembler les contre-portes de ma voiture. Des heures de «bizounage», mais vous devriez voir le résultat. Impeccable. Même si le lendemain, il fallait démonter de nouveau la portière de gauche: un câble métallique s'est détaché de sorte qu'il est impossible de verrouiller la portière. Pas grave. Aussitôt ce billet rédigé, je vais me remettre à la tâche et combien voulez-vous parier que lundi (aujourd'hui) j'aurai d'autres problèmes à résoudre.

Alors ne me félicitez pas trop vite. Mon projet de ramener à la vie ma Ur-Quattro n'est pas encore terminé. Il ne le sera sans doute jamais. Il y aura toujours un petit quelque chose à bricoler; une pièce manquante qu'on finira bien par trouver. Suffit de ne pas être pressé. L'intérieur n'est pas encore terminé. La console attend toujours ses jauges neuves; le couvercle du cendrier un peu de colle pour ne plus se détacher de son socle. Il y a aussi ces deux petits trous sur le tableau de bord qu'il faudra bien masquer et ce miroir de courtoisie qui se détache du pare-soleil. Il y a aussi beaucoup de poussière, mais elle peut bien attendre. Son tour viendra bien. Un jour.

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