À 8 ans, il voit pour la première fois un véhicule automobile: la Model T de Henry Ford. Marqué par cet étrange objet mobile, Soichiro se promet d'explorer le monde merveilleux des moteurs. Il quitte l'école à 15 ans et devient apprenti dans un garage de Tokyo et, tout comme Henry Ford, se découvre une passion pour la course, une activité qui le porte à extraire le maximum de puissance des moteurs sur lesquels il travaille.

À 8 ans, il voit pour la première fois un véhicule automobile: la Model T de Henry Ford. Marqué par cet étrange objet mobile, Soichiro se promet d'explorer le monde merveilleux des moteurs. Il quitte l'école à 15 ans et devient apprenti dans un garage de Tokyo et, tout comme Henry Ford, se découvre une passion pour la course, une activité qui le porte à extraire le maximum de puissance des moteurs sur lesquels il travaille.

Vers la fin des années 30, Honda se lance dans la production commerciale de segments de pistons et en 1945, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il vend l'entreprise à Toyota, son principal client. Il se relance presque immédiatement en affaires et fonde en 1948 la Honda Motor Company.

Des surplus de guerre à la F1

L'intérêt de Honda pour les moteurs ne se dément pas. L'ingénieux Soichiro s'efforce de rénover les petits moteurs provenant des génératrices des surplus de guerre et de les adapter à des vélos. Ces premiers pas dans le monde de la moto mènent en 1949 à la création de la Dream, la première moto entièrement conçue et réalisée par Honda et qui propulsera la jeune entreprise à la première place de l'industrie nipponne de la moto. Son slogan «Les gens sympas roulent en Honda» fait le tour du monde.

Pendant que les motos Honda envahissent les routes et les circuits de course du monde, Soichiro Honda commence à penser à l'automobile. C'est ainsi que naît en 1963 la 360, une microvoiture à moteur de moto de 360 cc. Un an plus tard, le courageux Honda fait son entrée en Formule 2 et remporte 11 victoires d'affilée. En 1965, c'est le saut à la Formule 1 et une première victoire au GP du Mexique (Richie Ginther), suivie en 1967 de la palme au GP d'Italie avec John Surtees.

Ces exploits motos et autos confirment le talent des motoristes de Honda et préparent la venue sur le marché des petits roadsters Honda S600 et S800 animés par un superbe 4 cylindres en aluminium et à deux arbres à cames en tête dérivé directement des machines de course, un moteur capable de tourner à 8000 tours/minute.

Rappelons que nous sommes au milieu des années 60, une époque à laquelle le moteur typique tournant à 4000 tr/min faisait encore penser aux machines agricoles. Le succès des Honda S600 et S800 décide Honda à s'attaquer enfin aux marchés mondiaux, notamment celui des États-Unis, avec une version (pour ne pas dire une copie) revue et corrigée de la célébrissime Austin Mini (1959): la Honda Civic.

Une nouvelle classe d'automobilistes

Plus grande et plus spacieuse que la Mini anglaise, la Civic 1972 est la première «véritable voiture» de la marque. Son moteur transversal de 1,2 L entraîne les roues avant de 12 pouces montées sur des suspensions plus souples que celles de la Mini. Prix abordable, finition soignée, mécanique robuste et économie assurée font de la nouvelle venue le chouchou des jeunes, créant du même coup une nouvelle classe d'automobilistes, la première qui délaissera à tout jamais les productions américaines.

Un an plus tard, en 1973, Honda enfonce le deuxième clou du cercueil des «Trois Grands» en lançant le moteur CVCC, le premier moteur écologique de l'industrie automobile. Avec le CVCC (Compound Vortex Controlled Combustion), Honda réussit en 1973 à se conformer aux normes antipollution prévues pour 1975, une avancée technologique à laquelle les autres constructeurs ne parviennent pas à faire face. Certains s'efforcent même d'acheter la technologie Honda.

Les pressions politiques aux États-Unis se traduisent toutefois par l'adoption du convertisseur catalytique, une solution plus simple que le CVCC mais certes moins raffinée. Notons aussi qu'à ce moteur vient s'ajouter une boîte semi-automatique qui plaît particulièrement aux Nord-Américains et porte un coup de massue à quelques européennes encore exclusivement manuelles, notamment la sympathique Renault 5 (LeCar).

La Honda Civic 1978

Ce long préambule nous mène à notre voiture de la semaine, la Honda Civic 1978 de Diane Bisson, amateure avouée de voitures anciennes et propriétaire d'une belle Pontiac Parisienne 1964. «J'ai trouvé la Civic chez Lallier, à Québec. Elle était dans la salle d'exposition et ne comptait que 28 000 km au compteur. Je n'ai pas pu résister, surtout qu'elle fonctionnait parfaitement», nous avoue Diane Bisson.

La suite, vous la connaissez... À la Honda Civic vient s'ajouter l'Accord et, au fil des ans, toute une gamme qui grandit et se multiplie. La Civic figure encore au catalogue, mais elle a grandi et il lui a poussé des portes. Quant à Soichiro Honda, il nous a quittés en 1991, à l'âge de 85 ans. Au passage, il rentre en 1989 au Panthéon de l'automobile, à Detroit. Pas loin de Henry Ford.