À vouloir rivaliser avec les meilleures productions allemandes, Infiniti, haut de gamme de Nissan, devait fatalement décliner un modèle capable de rivaliser avec les BMW séries 5 les plus raffinées.

À vouloir rivaliser avec les meilleures productions allemandes, Infiniti, haut de gamme de Nissan, devait fatalement décliner un modèle capable de rivaliser avec les BMW séries 5 les plus raffinées.

Ses roues de grandes dimensions (17 pouces) chaussées de pneus surbaissés, ses suspensions, ne laissent aucun doute quant à son allure.

À bord, le raffinement n'a d'égal que le prix du véhicule. N'espérez pas y trouver le charme des intérieurs anglais ou italiens. Ici, la rigueur est à l'allemande même si, par endroits, le modèle essayé laissait voir quelques failles d'assemblage et des couinements incongrus dans cette gamme de prix. De plus, les parements de «faux bois» de la planche de bord et le dessin de la console manquent de finesse et d'élégance. À l'usage, c'est moins jojo. L'utilisation d'un ordinateur va de soi au bureau; mais dans une voiture, où l'attention doit se porter sur la conduite, cette surenchère d'accessoires, qui se traduit forcément par une avalanche de boutons, de menus et de sous-menus, devient trop compliquée, voire dangereuse.

Cela dit, on voyage à l'aise à bord de cette automobile, à condition de ne pas être plus de quatre. En effet, la place centrale, trop dure et encombrée par l'énorme tunnel de transmission, n'est guère accueillante. Tout de même, la M se révèle plus spacieuse que ses rivales japonaises, sans être plus pratique pour autant. En effet, la M refuse de moduler le coffre. Le dossier de la banquette arrière, pour des questions de rigidité, demeure fixe.

Renforcée par sa hauteur importante, et un mufle au dessin très proche de celui de la FX, la M paraît la plus intéressante des trois. Flatteur sans doute pour l'acheteur potentiel, mais qu'en est-il des qualités dynamiques sportives annoncées? Pour rivaliser avec les six cylindres de la concurrence, la M retient les services du sempiternel 3,5 litres. Volontaire et combatif, ce V6 ne donne jamais l'impression d'être à court de souffle, même lorsque l'aiguille du compte-tours chatouille la zone rouge. Le mot à retenir dans la dernière phrase est «impression». En effet, est-ce en raison de la musicalité de son moteur ou de son indicateur de vitesse un peu optimiste, toujours est-il que sur le plan des performances chronométrées, elle n'est pas aussi véloce que cela. Ce qui s'explique par le poids élevé (1835 kg avec le rouage intégral) du véhicule et à l'étagement de sa boîte de vitesse.

Même si cela n'a apparemment aucun impact, il faut ajouter le manque de progressivité de l'accélérateur, qui prête flanc à la critique. En fait, ce qui agace le plus, c'est l'inertie entre le moment où le pied droit enfonce la pédale d'accélérateur et celui où le moteur réagit. Doser l'accélérateur n'est pas chose aisée à basse vitesse, mais on finit par s'adapter. Au chapitre de la consommation, c'est inquiétant. Nous n'avons pu descendre sous la barre des 13 L/100km, même en conduisant avec un oeuf sous le pied droit.

Dès que la route dessine des lacets, la M35x ne craint pas de relever le défi. Elle est volontaire, prête à se plier à tous les excès. Sa direction, dont la lourdeur étonne à basse vitesse, se révèle cependant très précise et juste assez ferme en appui. Mais ces qualités dynamiques sont assombries par une suspension aux réglages beaucoup trop fermes. Les bosses et autres imperfections de la chaussée lui font perdre rapidement de sa superbe.

Encadré(s) :

L'essentiel

La fourchette de prix de ce modèle : 56 400 $ à 73 400 $.

Seule la M équipée du V6 de 3,5 litres propose un rouage intégral (quatre roues motrices). Les autres n'entraînent que leurs roues arrière.

Même si elle ne connaît pas une aussi grande diffusion que les A6, Série 5 et Classe E, la M d'Infiniti demeure, et de loin, la plus prisée des berlines de conception japonaise de même catégorie.