Fort de son succès avec les berlines, le constructeur japonais Toyota compte tailler des croupières aux Américains sur le marché des pick-up avec l'ouverture cette semaine d'une nouvelle usine au Texas (sud).

Fort de son succès avec les berlines, le constructeur japonais Toyota compte tailler des croupières aux Américains sur le marché des pick-up avec l'ouverture cette semaine d'une nouvelle usine au Texas (sud).

Vendredi, le géant japonais ouvrira officiellement sa nouvelle usine de San Antonio chargée d'assembler la version 2007 de son «Tundra», un gros pick-up qui ambitionne de rivaliser avec les succès des Américains General Motors (GM) ou Ford.

Lorsque l'usine atteindra sa vitesse de croisière, Toyota, qui est déjà le constructeur qui affiche les profits les plus confortables de la profession, devrait être sur le point de dépasser General Motors pour devenir le numéro un mondial en termes de nombre de véhicules produits, prédisent les experts.

Et le choix du Texas pour produire le nouveau Tundra n'est pas un hasard: avec 4.000 employés au total (en comptant les sous-traitants locaux), Toyota s'implante au coeur du marché des pick-up aux États-Unis.

Cette incursion n'est pas du goût des constructeurs américains, soulignent les experts.

À lui seul, General Motors a mis de côté près de 500 millions de dollars pour la commercialisation d'une nouvelle ligne de véhicules lourds, selon Sean McAlinden du Centre de recherche automobile.

En effet, c'est un front de plus qui s'ouvre pour les Américains, qui se débattent dans des plans de restructuration draconiens et peinent à moderniser leur gammes face aux Asiatiques.

Le succès de Toyota résume à lui seul leurs problèmes. Le japonais a quasiment doublé sa part de marché aux États-Unis depuis le milieu des années 90, grâce au succès des petites berlines.

Alors que les Américains se concentraient sur les 4x4 beaucoup plus rentables, ils ont délaissé le marché des berlines et ont aujourd'hui toutes les peines du monde à rebâtir une image de solidité et de fiabilité.

Mais Toyota a aussi réussi ces derniers temps à mettre un pied sur le marché des tout-terrain et des monospaces. Et la nouvelle usine du Texas est un véritable défi pour GM et Ford, qui dépendent fortement des pick-up pour leurs profits.

Même avec la hausse des prix du carburant, et l'essoufflement du marché immobilier qui n'incite pas à la consommation, plus d'un véhicule sur six vendu aux États-Unis (hors poids lourds) est un pick-up, souligne David Terebessy, du cabinet CSM Worldwide.

Alan Baum, analyste chez Planning Edge, note pour sa part que Toyota a apporté un soin tout particulier à l'aspect commercial si déterminant sur ce segment.

Toyota n'en est pas à sa première tentative sur le marché des pick-up mais ses efforts avaient jusqu'à présent été peu couronnés de succès.

«Ne vous attendez pas à voir Toyota échouer trois fois de suite. Ils ont tiré les leçons de leurs erreurs», assure M. Baum.

Par le passé, Toyota avait fait chou blanc parce qu'il avait tenté de marquer sa différence par rapport à la concurrence ce qui l'avait amené à proposer un véhicule trop petit, pas assez puissant, et aux lignes banales.

Le nouveau Tundra bénéficiera de la plus grosse campagne de lancement jamais organisée par Toyota, a assuré Brian Smith, responsable de Toyota pour les véhicules lourds.

Il sera proposé en février 2007 avec trois configurations de cabines, trois motorisations, et un poids de charge de cinq tonnes - des caractéristiques qui le font rivaliser avec le Silverado de Chevrolet ou le F-150 de Ford.

Toyota compte en vendre 200 000 exemplaires l'an prochain, et 5 à 6000 aux flottes commerciales telles que les loueurs.