Bjorn et Lisa sont impatients de se rendre à Stockholm, où leur père Anders les conduit afin d'acheter leur nouvel équipement de ski. Mais cette expédition de près de cinq heures vers la capitale se termine sur une mauvaise note: leur véhicule, une Volvo familiale XC70, heurte de plein fouet l'arrière d'une fourgonnette immobilisée par un bouchon sur l'autoroute. Anders conduisait à une vitesse d'environ 105 km/h et le véhicule est en piteux état, mais les trois occupants s'en sortent indemnes.

Bjorn et Lisa sont impatients de se rendre à Stockholm, où leur père Anders les conduit afin d'acheter leur nouvel équipement de ski. Mais cette expédition de près de cinq heures vers la capitale se termine sur une mauvaise note: leur véhicule, une Volvo familiale XC70, heurte de plein fouet l'arrière d'une fourgonnette immobilisée par un bouchon sur l'autoroute. Anders conduisait à une vitesse d'environ 105 km/h et le véhicule est en piteux état, mais les trois occupants s'en sortent indemnes.

Résultat? Volvo n'est pas satisfait. L'objectif du constructeur n'est pas seulement d'offrir une protection optimale aux passagers au moment d'une collision, mais de prévenir de nouveaux accidents.

Comment faire? En identifiant les facteurs qui ont provoqué l'accident. Le Centre d'études sur la sécurité de Volvo, à Göteborg, collabore entre autres avec les services policiers et les compagnies d'assurances. Une cinquantaine de personnes y travaillent. Lorsqu'un accident important survient, les experts se rendent sur place, colligent des données leur permettant de reconstruire l'accident et, souvent, ramènent le véhicule au centre pour l'étudier plus attentivement. Leur banque de données renferme les informations concernant plus de 36 000 accidents, auxquels ont été mêlés 60 000 passagers. Ces informations sont utilisées quotidiennement dans la prise de décisions du constructeur.

Ce complexe inauguré en 2000 -un investissement de 81 millions de dollars- dispose de technologies et d'équipement ultramodernes qui permettent de recréer et d'analyser tous les accidents possibles avant, pendant et après la mise au point d'un véhicule. Une partie de ces tests se fait par simulation par ordinateur, l'autre en situation réelle grâce à un couloir d'essais de collision pivotant qui permet une variété de tests: impact frontal, choc arrière et tous les angles de collision entre les deux, ainsi que les capotages. On y étudie aussi les collisions entre deux véhicules différents, par exemple une berline et un VUS

Le facteur humain

«Nous ne nous intéressons pas seulement à savoir comment le véhicule réagit lors d'une collision, mais aussi à l'état et aux réactions du conducteur avant l'impact», affirme Thomas Broberg, conseiller technique à la sécurité chez Volvo.

L'équipe FICA (Factors influencing causation of accidents) a été formée expressément pour identifier les facteurs mécaniques (problèmes de freins, direction, moteur, etc.) et humains (fatigue, stress, distractions, intoxication, maladie, etc.) à l'origine d'un accident. Son mandat? Déterminer la ou les raisons de la collision.

Une partie du travail de l'équipe FICA consiste à interroger les victimes et témoins de ces accidents, un travail qui peut prendre deux semaines. Les informations recueillies (vitesse du véhicule, nombre de passagers, actions du conducteur, port de ceintures de sécurité, usage de sièges pour enfants, etc.) seront comparées à celles provenant de sa base de données.

Par exemple, dans le cas d'Anders, l'équipe FICA a voulu savoir si le conducteur a freiné et si oui, a-t-il suffisemment freiné? Sinon, est-ce à cause du stress de devoir chercher un stationnement, à la fatigue, à des distractions externes, à une intoxication, à une maladie?

Anders avait d'abord dit aux policiers qu'il avait souffert d'une crise d'épilepsie au moment de l'accident. Puis, craignant de perdre son permis de conduire, il s'était rétracté en affirmant qu'il ignorait la cause de sa collision avec la fourgonnette. Les enquêteurs de Volvo lui ont fait comprendre qu'il devait dire la vérité.

«Nous ne sommes pas là pour vous tendre un piège, mais bien pour assurer et améliorer votre protection, celle de votre famille et celles des autres automobilistes», lui a-t-on dit.

Système d'avertissement avec aide au freinage

Grâce aux informations communiquées par les conducteurs comme Anders et à des informations obtenues lors d'accidents précédents, le constructeur suédois a réussi à concevoir un système de prévention. La nouvelle génération de la berline S80 comportera ce nouveau dispositif (offert en option) au moment de sa commercialisation, en février. Le système agit de concert avec un régulateur de vitesse adaptatif. La prochaine génération du système est déjà à l'étape de la mise au point.

Comment fonctionne-t-il? Lorsque la voiture s'approche du véhicule qui le précède, et que le conducteur ne réagit pas, un voyant d'avertissement s'allume et se reflète dans le pare-brise tandis qu'un signal sonore retentit. Cependant, ces avertissements ne suffisent pas dans certaines situations comme dans le cas d'Anders.

Si le risque de collision augmente, en dépit de l'avertissement, l'aide au freinage entre en fonction. Pour écourter la distance de freinage, les plaquettes de frein se rapprochent des disques en prévision d'un arrêt brusque. La pression des freins est également renforcée par un dispositif hydraulique, ce qui assure l'efficacité du freinage sans égard à la pression exercée sur la pédale. Au même moment, les feux de freinage clignotent pour avertir les automobilistes qui viennent derrière. La signalisation de détresse s'enclenche quand la vitesse est réduite à moins de 30 km/h.

Le système avertisseur comporte trois réglages de sensibilité pour s'adapter aux divers styles de conduite et aux conditions différentes.

Les frais de ce reportage ont été payés par Volvo.