Sébastien Bourdais n'aurait pu trouver meilleur moyen de clouer le bec à Paul Tracy: le Français a pris la pole provisoire hier, laissant à l'enfant terrible du Champ Car la cinquième place, avec une grosse seconde de retard.

Sébastien Bourdais n'aurait pu trouver meilleur moyen de clouer le bec à Paul Tracy: le Français a pris la pole provisoire hier, laissant à l'enfant terrible du Champ Car la cinquième place, avec une grosse seconde de retard.

Bourdais a signé un chrono de 1:21,193, histoire de commencer son week-end en beauté. Il a devancé Oriol Servia, vainqueur de l'épreuve montréalaise l'an dernier, et son coéquipier chez Newman-Haas, Bruno Junqueira.

Le Français a connu une journée mouvementée: il est allé frotter sa monoplace sur le muret de sécurité au troisième tour de la qualification et s'est offert plus tard un tête-à-queue jusque dans l'herbe à la première chicane.

Étrangement, la voiture a semblé sortir améliorée de toutes ces secousses. « La voiture n'était pas facile à piloter, mais elle était rapide, dit Bourdais. C'est un de ces jours où on ne comprend pas trop ce qui se passe. »

Ce qui se passe, c'est que Bourdais récolte un point de plus au classement avec cette pole provisoire et est assuré de partir de la première ligne demain. Il se passe aussi que son plus proche poursuivant dans la course au titre, l'Américain A.J. Allmendinger, a vu son moteur exploser alors qu'il sortait des puits dès le début de l'après-midi.

Paul Tracy a talonné Bourdais de près pendant un temps, mais Tracy a fini par se faire distancer en fin de séance. « La voiture manquait un peu d'adhérence dans les zones de freinage, a-t-il dit. Ça été une journée moyenne. Si on veut monter dans le top 3, il va falloir améliorer la voiture. »

L'Ontarien a eu droit à toutes sortes de réactions du public, hier. La plus drôle: deux spectateurs, l'un avec des gants de boxe et l'autre avec un casque de course sur la tête, qui simulaient une bataille dans les gradins juste devant le garage de Tracy. L'Ontarien les a salués de la main en riant. Par contre, à la séance d'autographes de fin de journée, des partisans un peu éméchés lui ont crié des noms pas très gentils- en français et en choeur!

Journée douce-amère pour les Québécois

Du côté des Québécois, le bilan de la journée d'hier est mitigé. Andrew Ranger a réussi à hisser sa Mi-Jack à la septième place, à 1,462 seconde de Bourdais. « Je suis dans le top 10 et c'est ce que je voulais, a lancé le pilote de Roxton-Pond. La voiture était compétitive, mais on a perdu du temps dans l'épingle à chaque tour. On va devoir régler le problème avant la deuxième séance. »

Tagliani était moins souriant. Sa voiture lui a donné du fil à retordre toute la journée et il a terminé la qualification à la 12e place. « C'est décevant. On n'est pas habitués d'être lents à Montréal. La voiture était difficile à piloter, avec beaucoup de sous-virage. Je n'avais pas d'adhérence, pas d'équilibre. Je n'arrivais pas non plus à freiner à la limite et sur ce circuit, c'est crucial. Dès que je poussais au maximum, les roues bloquaient. J'ai détruit deux pneus dans ma journée! »

Ses mécanos et ingénieurs vont devoir se creuser les méninges pour trouver une solution à tous ces problèmes. « On a une bonne idée où est le problème, mais je mentirais si je disais qu'on sait quoi faire. »

À Montréal, on le sait, tout peut arriver en course. Mais Tag ne veut pas se contenter d'une place en milieu de peloton ni d'attendre que la course lui donne ses chances. « Je ne suis pas venu ici pour être dixième: je suis toujours parti dans les cinq premiers à Montréal et si je visais la 10e place, j'aurais un sérieux problème. »

Reste que sa voiture était à ce point capricieuse hier que le pilote de Lachenaie prie pour de la pluie demain. « C'est ce qu'on prévoit et c'est une bonne nouvelle! Je ne peux pas vous dire à quel point j'espère qu'il va pleuvoir! »