>>> Nos photos de la Nissan Altima Coupé

>>> Nos photos de la Nissan Altima Coupé

Mais, heureusement pour nous, tous en arrivent à la même conclusion lorsqu'ils veulent réveiller ou rajeunir leur image : ils font un coupé. Chez Nissan, contre toute attente, c'est à l'Altima que l'on a confié cette mission.

Étant donné le déficit d'image dans lequel elle se trouve en ce moment, Nissan a décidé de frapper un grand coup en créant un coupé populaire sur base d'Altima.

Dans la partie avant, on retrouve bien évidemment un air de famille avec la berline éponyme.

Cependant, les proportions massives et la haute ceinture de caisse du coupé rappellent immédiatement celles de la 350Z.

Les observateurs avertis auront également noté qu'à l'exception du capot, tous les éléments de la carrosserie du coupé lui sont propres.

Ils enveloppent un châssis (toujours le FF-L utilisé des berlines Altima et Maxima) aux proportions remaniées - la longueur hors tout a été réduite de 185,4 mm, l'empattement de 101,6 mm et la hauteur de 66 mm. Seule la largeur de cette plateforme n'a pas changé.

Ces transformations ont eu pour effet de modifier la répartition du poids sans que le coupé en retire le moindre avantage par rapport à la berline.

En fait, c'est plutôt le contraire: 61,2%/38,8% pour la berline, par rapport à 63%/37% pour le coupé, qui pèse 28,5 kg de moins.

Ambiance «cocon»

Contrairement à la berline toujours, il y a à bord du coupé une ambiance «cocon».

Le galbe généreux de ses baquets avant exclusifs accentue cette impression de faire corps avec l'auto.

Il faut dire aussi que la faible surface vitrée (sur les côtés et à l'arrière) et le fort calibre des piliers centraux ajoutent à ce sentiment de confinement. Par chance, pour faciliter les manoeuvres, «votre très sympathique concessionnaire Nissan» a une caméra de recul à vous offrir.

Nous y reviendrons.

Bien calé dans son baquet, il ne reste qu'à tirer, pousser, lever ou abaisser la colonne de direction pour empoigner le pourtour d'une jante bouffie comme on les aime. Sur le tableau de bord s'étale une série de jauges et de commandes qui fleurent hélas trop la «grande série».

La critique peut paraître injuste mais, considérant les efforts déployés pour affirmer le caractère de cette auto, on se serait attendu à un aménagement intérieur un peu plus flamboyant. Un peu plus de spécificité aussi, même si le frein d'urgence s'actionne avec la main droite et non à l'aide d'une pédale, comme c'est le cas dans la berline.

Il y a tout de même peu à reprocher à cet habitacle, à part des places arrière difficiles d'accès et dont il est aussi difficile de s'extraire.

Quant au coffre, sa faible profondeur en contrariera plus d'un. Par chance, il est possible d'escamoter en tout ou en partie les dossiers des places arrière pour faciliter le transport d'objets qui ne craignent pas d'être comprimés.

Délicates attentions

Avant de prendre la route, abordons la question des accessoires. Nissan nous fait payer le prix fort pour les délicates (et multiples) attentions dispensées dans ce coupé.

Au prix de détail suggéré de notre véhicule d'essai (31 995$), il fallait ajouter 4100$ pour le groupe Privilège, puis encore 3000$ pour la navigation GPS.

La facture franchit allègrement la barre des 40 000$ avec les taxes et les autres frais. C'est beaucoup d'argent pour un coupé dont les origines, ne l'oublions pas, sont fort modestes.

Il n'y a pas que le capot qui soit commun à la berline et au coupé. Ce qui se trouve dessous l'est aussi. Soulevez-le et dites bonjour au V6 3,5 litres de 270 chevaux. Une cavalerie impressionnante, mais qui ne donne sa pleine mesure qu'avec une essence à fort indice d'octane; sinon, il vous sera impossible de reproduire le temps d'accélération enregistré par nos soins (6,37 secondes) à l'aide d'un accéléromètre électronique.

À l'aide de super toutefois, l'Altima Coupe fait tomber les temps et la concurrence. Ce n'est pas tant la hargne de ce V6 qui enchante, mais plutôt son élasticité et sa rondeur. Sa musicalité aussi.

En prime, la gestion du moteur s'accorde harmonieusement à celle de la boîte à variation continue offerte en option (1200$). Cette dernière fait oublier le débattement parfois exagéré de la commande de boîte manuelle (de série) et n'entache en rien le plaisir de conduire.

Tape la pomme, tape la poire

Ne rêvons pas, l'Altima Coupe n'a rien pour déboulonner une 350Z de son socle. Pas même un coupé 328i (43 600$ comme prix de départ). Notre modèle d'essai, entièrement équipé, coûtait 39 698$.

Un empattement plus court que la normale et des éléments suspenseurs plus sportifs (plus rigides), et voilà que l'on se «tape la pomme, tape la poire» à la moindre imperfection de la chaussée.

Profitant des réglages spécifiques de sa suspension arrière, l'Altima Coupe colle cependant très bien à la chaussée et se révèle très neutre. Elle vire plat, sous-vire très peu, et la direction permet de l'inscrire aisément dans les virages.

En revanche, pour atténuer le terrible effet de couple qui affecte ce châssis depuis sa naissance, les ingénieurs n'ont eu d'autres choix que d'alléger la direction. Conséquence: elle manque d'acuité dans ses réactions, notamment sur une chaussée à faible coefficient d'adhérence.

Pouvoir de séduction

Hélas, le pouvoir de séduction de ce coupé n'opère plus au moment de passer à la caisse. Considérant le prix demandé (avec les options), la notoriété de la marque et les aptitudes sportives de ce modèle, nous préférons vous orienter vers la version d'entrée de gamme (27 798$) qui parvient, malgré les performances plus modestes de sa mécanique (un quatre cylindres de 2,5 litres et 175 chevaux), à attirer autant les regards.

Pour les grands frissons, nous vous invitons à jeter un oeil au coupé de Série 3 ou encore à l'Infiniti G35 (son remplaçant, le G37 arrivera sous peu).

Courriel Pour joindre notre journaliste: eric.lefrancois@lapresse.ca