Un climat doux presque toute l'année, des habitants riches et sans complexes, la Californie du Sud constitue une cible de choix pour les constructeurs de cabriolets, voitures sportives, 4x4 et autres véhicules de luxe, présents en force au salon de l'automobile de Los Angeles.

Un climat doux presque toute l'année, des habitants riches et sans complexes, la Californie du Sud constitue une cible de choix pour les constructeurs de cabriolets, voitures sportives, 4x4 et autres véhicules de luxe, présents en force au salon de l'automobile de Los Angeles.

La liste des autos présentées en première mondiale ou nord-américaine lors de cette manifestation ne laisse aucun doute sur les clients visés. À 50 000 dollars US pièce, le nouveau 4x4 de BMW, le X5, fait presque figure de parent pauvre face à la Lamborghini Murciélago roadster (plus de 200 000 dollars) et à la limousine Maybach 62 S (495 000 dollars).

Mercedes-Benz a pour sa part exposé des 4x4 équipés de son moteur le plus puissant, de 6300 cm3 de cylindrée, soit trois fois plus qu'une routière européenne classique. Encore plus flamboyant, Lamborghini proposait aussi une série spéciale limitée à 10 exemplaires de son coupé Murciélago... griffé de la marque de mode Versace.

Une grosse poignée de Californiens apprécient au quotidien ces carrosseries extravagantes, puissances déraisonnables et cuirs pleine fleur: en marchant quelques minutes dans les rues de Beverly Hills, la ville des stars de cinéma, on croise sans coup férir des Ferrari, des Rolls-Royce et des dizaines de Mercedes.

«En Europe, les gens hésitent à se montrer dans des voitures de luxe, mais ici, tout le monde est à l'aise, c'est presque normal, on montre ce que l'on a», souligne Georges Keller, chef de la communication de Bugatti, une prestigieuse marque française ressuscitée récemment par Volkswagen.

Selon M. Keller, une dizaine de ces nouvelles Bugatti, une super-sportive de 16 cylindres et 1000 chevaux, ont déjà été immatriculées en Californie, au prix exhorbitant de 1,4 million de dollars pièce.

«La Californie du Sud est l'une des régions les plus riches des États-Unis et donc du monde», souligne pour sa part Jeffrey Kuhlman, responsable de la communication de la marque allemande Audi: «Toutes les marques de luxe, que ce soit dans l'automobile, la joaillerie ou l'ameublement, se vendent très bien ici».

De plus «de nombreuses modes commencent ici avant de se répandre dans tout le pays», assure M. Kuhlman, dont la marque a installé un studio de design à Santa Monica, à l'ouest de Los Angeles, où ont notamment été conçus le coupé et le cabriolet TT présentés au salon.

Selon le responsable de marque aux anneaux, le magnétisme de la région s'explique par la clémence du climat et la présence d'Hollywood. «Les gens sortent davantage, ils voient plus de choses, et cela se combine avec l'industrie de la télévision et du cinéma», explique-t-il.

Même son de cloche chez Maserati, une marque du groupe italien Fiat qui vise les clients «capables de débourser entre 100 000 et 150 000 dollars» par achat, selon un vendeur. Il note que «les Californiens apprécient le style et la différenciation» et donc les «oiseaux rares» automobiles.

Pour Ferrari, la Californie représente une véritable mine d'or, où la marque écoule 500 véhicules par an, soit une voiture sur dix de sa production, selon Attilio Ruffo, directeur du marketing de la marque au cheval cabré en Amérique du Nord.

Son seul souci, confie-t-il, réside dans «la gestion de la liste d'attente»: un client californien qui signerait aujourd'hui un bon de commande pour une Ferrari ne repartirait pas à son volant avant la fin 2008. Même délai chez Bugatti, qui fabrique 50 voitures par an et a enregistré 110 commandes fermes dans le monde, assure M. Keller.