Le pétrole brut a atteint hier son prix le plus bas depuis le 27 mars, ce qui pourrait prolonger le répit dont jouissent les automobilistes à la pompe à Montréal, où le prix de l'essence a dégringolé de près de 8 cents le litre depuis une semaine.

Le pétrole brut a atteint hier son prix le plus bas depuis le 27 mars, ce qui pourrait prolonger le répit dont jouissent les automobilistes à la pompe à Montréal, où le prix de l'essence a dégringolé de près de 8 cents le litre depuis une semaine.

Les prix affichés ont flirté hier avec les 90 cents le litre, ce qu'on n'avait pas vu à Montréal depuis le mois de février dernier.

«Les prix sont anormalement bas à Montréal», constatait le porte-parole d'Ultramar, Michel Martin, en précisant que le coût d'approvisionnement (incluant les taxes) était de 89,8 cents le litre hier, ce qui ne laissait qu'une très faible marge aux détaillants.

En mai dernier, les prix à la pompe ont baissé de près de 25 cents à Montréal, ou d'environ 22 %.

Selon le porte-parole d'Ultramar, les prix à la pompe pourraient avoir atteint «une forme de plateau» mais d'autres estiment que le répit pourrait se prolonger. «C'est ce qui arrive chaque année au mois de septembre, quand la saison des vacances se termine et que la demande d'essence baisse», note le porte-parole de l'Institut canadien des produits pétroliers, Carol Montreuil.

La saison des ouragans n'est pas encore terminée mais les météorologues ont révisé à la baisse leurs prévisions du nombre et de l'importance des tempêtes qui pourraient perturber les installations pétrolières des États-Unis dans le golfe du Mexique.

En outre, les stocks d'essence sont actuellement à un niveau élevé au moment où la demande baisse. Ce sont des facteurs qui militent pour une baisse du prix à la pompe, estime Carol Montreuil.

Du côté du brut, la tendance est aussi à la baisse, principalement pour deux raisons. D'abord, la proposition de l'Iran de suspendre temporairement l'enrichissement de son uranium a fait baisser la pression sur le marché.

Ensuite, la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de ne pas réduire leur production a eu pour effet de rassurer les marchés. En cours de séance, le prix du baril de brut a plongé brièvement sous les 65 $US, ce qui n'était pas arrivé depuis le 27 mars.

À New York, le pétrole léger a fini la journée à 65,61 $US, en baisse de 64 cents US. Il s'agit de la sixième baisse du brut en autant de jours de transactions.

Le scénario a été le même à Londres, où le Brent de la mer du Nord est tombé sous le seuil des 64 $US pour la première fois depuis près de six mois. Il a fini la journée à 64,12 $US, en baisse de 1,21 $US.

La décision de l'OPEP, qui compte pour 40 % de la production mondiale de pétrole, était attendue par les spécialistes, qui n'écartent toutefois pas une réduction de l'offre si les cours continuent de baisser.

Dans leur communiqué commun publié hier à Vienne, les 11 membres de l'organisation écrivent d'ailleurs qu'ils sont prêts «à répondre rapidement à toute évolution qui pourrait mettre en danger leurs intérêts».

Le prix du brut a baissé de plus de 12 $US depuis le record de tous les temps atteint le 14 juillet, à près de 79 $US le baril. Certains des pays de l'OPEP, comme l'Iran, voudrait réduire la production pour maintenir ses revenus si les prix descendent en bas de 60 $US le baril. D'autres sont prêts à laisser descendre les prix plus bas avant de réduire l'offre pour préserver la vigueur de l'économie mondiale.

Ensemble, les pays de l'OPEP mettent sur le marché 28 millions de barils de pétrole brut par jour. Ce niveau de production fixé depuis juillet 2005 est encore jugé «satisfaisant» par les pays membres, dont la prochaine réunion est prévue pour le 14 décembre à Abuja au Nigeria.

Avec AFP