Passer plus de temps dans ses valises qu'à la maison, avoir un horaire de travail surchargé et entretenir une grande proximité avec les fans : Jacques Villeneuve ne chômera pas s'il décide de faire le saut dans le circuit NASCAR.

Passer plus de temps dans ses valises qu'à la maison, avoir un horaire de travail surchargé et entretenir une grande proximité avec les fans : Jacques Villeneuve ne chômera pas s'il décide de faire le saut dans le circuit NASCAR.

Les paddocks étaient en ébullition, hier, quelques heures avant le championnat Nextel, le clou de cette fin de semaine NASCAR. Quelques pilotes interrogés par La Presse ont toutefois accepté de prendre quelques minutes pour discuter de leur métier. «C'est un peu comme le baseball, on dispute une course après l'autre », a comparé d'entrée de jeu Ron Fellows, rencontré hier matin devant le camion remorque de son équipe. Fait intéressant, Fellows est le seul Canadien à courir en série NASCAR. «C'est la curiosité qui m'a amené à choisir le NASCAR il y a 10 ans. Ça me semblait tellement compétitif avec toutes ces voitures et on fait beaucoup d'argent », n'a pas caché le sympathique gaillard de 47 ans, originaire de Mississauga, en Ontario.

Son parcours ressemble à beaucoup d'autres pilotes interrogés: des années de compétion en karting, en attendant de faire son chemin jusqu'à la grille de départ d'une course NASCAR. «Ma première course s'est déroulée au Mont-Tremblant il y a 28 ans, j'étais alors adolescent », a raconté Fellows, le sourireM aux lèvres.

De fil en aiguille , Fellows a réussi à se tailler une place dans le circuit NASCAR, d'abord au volant de camions. Le Canadien participe aujourd'hui à certaines compétitions des séries Busch et Nextel, presque essentiellement sur circuit routier.

Même s'il ne domine pas le circuit, le pilote canadien, toujours disponible pour les amateurs de courses, fait par tie des chouchous du public américain. « J'ai eu droit à un excellent accueil ici et je n'ai jamais eu aucun problème avec mes adversaires. Mais je touche du bois ! » a-t-il lancé en se cognant sur la tête.

En attendant, Ron Fellows vit son rêve. Il voyage de ville en ville pour pratique le sport qui l'a toujours passionné. Est-il difficile pour cet homme marié et père de trois enfants de conjuguer la famille à la course automobile? « Lors de notre mariage, ma femme Lynda et moi avons fait le pacte de toujours voyager ensemble », a souligné Fellows. « Jusqu'à maintenant, elle a seulement manqué une course », a-t-il ajouté.

À côté de lui, son fils Sam épiait la conversation. L'adolescent est loin de se plaindre des horaires atypiques de papa, bien au contraire. « On voyage beaucoup et c'est intéressant de découvrir des endroits et des gens différents », a-t-il raconté.

Sa fille aînée étudie présentement à l'Université McGill.

Quant aux possibilités d'étendre la série NASCAR jusqu'à Montréal, Fellows n'a aucun doute sur les succès d'une telle expansion. « Les fans du Québec ont toujours été enthousiastes pour les courses chaudement disputées », a-t-il résumé, avant de tourner les talons pour signer quelques autographes.

« C'est ce qu'on aime »

À cinq ans, Jeff Burton savait qu'il voulait être coureur automobile. À 7 ans, il remportait deux championnats de go-kart organisés dans le sud de Boston, d'où il est originaire. En 1988, il disputait sa première série Busch en NASCAR. Aujourd'hui, à 39 ans, il se mesure aux plus grands noms du circuit américain. « Il faut être très dur car c'est beaucoup de travail. On voyage tout le temps, mais c'est ce qu'on aime et personne ne nous force à le faire », a expliqué, hier, ce vétéran qui demeure l'un des meilleurs pilotes du circuit.

Avec 38 courses par saison s'échelonnant souvent sur trois jours, sans compter les nombreuses rencontres avec l'équipe Cingular qui l'emploie, Jeff Burton n'a pas beaucoup de temps pour retourner chez lui à Huntersville, en Caroline du Nord. « Mais on s'habitue à cet horaire et ma femme voyage beaucoup avec moi », a souligné ce père de deux enfants, âgés de 5 et 11 ans.

Lorsqu'on se fait un nom en NASCAR, il faut aussi apprendre à composer avec la présence des fans, qui gravitent en permanence dans l'entourage des pilotes. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir les coureurs prendre des bains de foule et signer des autographes, comme s'ils étaient des vedettes de rock. « Si on veut que nos fans nous aiment, il faut être là pour eux », a justifié Burton.

Pour Ron Fellows, refuser de s'arrêter pour signer des d'autographes représenterait un flagrant manque de respect. « Surtout lorsqu'on voit le nombre de personne qui se déplacent pour nous voir. »