Jacques Villeneuve est vraiment très énervé. Bien sûr, il souffre encore de son accident de Hockenheim. Il est encore courbaturé. Il a du mal à tourner la tête. Mais ses douleurs physiques ne sont rien à côté de ce qu'il ressent au sujet de son remplacement chez BMW Sauber.

Jacques Villeneuve est vraiment très énervé. Bien sûr, il souffre encore de son accident de Hockenheim. Il est encore courbaturé. Il a du mal à tourner la tête. Mais ses douleurs physiques ne sont rien à côté de ce qu'il ressent au sujet de son remplacement chez BMW Sauber.

« Jacques n'aime pas cette histoire, confie Yann Lefort, l'attaché de presse de Villeneuve. Ça l'énerve, mais il reste confiant. Il a un contrat et ce contrat ne permet pas de le remplacer en milieu de saison. Alors, on attend la décision de Mario Theissen. Avant de pouvoir agir, c'est la seule chose que nous puissions faire. De toute façon, le contrat comporte des clauses de confidentialité qui nous empêchent d'en parler et de faire autre chose que d'attendre. »

Une situation qui ne devrait pas durer trop longtemps. Theissen a promis qu'il prendrait une décision après ce Grand Prix de Hongrie. Soit il décide de respecter son contrat avec Jacques, soit il écarte le pilote québécois en escomptant sans doute que ce dernier ne fasse pas de scandale et accepte sa décision.

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Mauvais calcul : mis en alerte par Craig Pollock, les avocats de Villeneuve, au contraire, sont prêts à tout pour faire appliquer les contrats en place. «Ces accords sont impossibles à contourner, poursuit Lefort. Même si Kubica gagnait le Grand Prix de Hongrie, Jacques reprendra sa place. » Empêcher Jacques de courir coûterait très cher à l'écurie et Theissen ne peut pas se permettre de dépasser les budgets.

Du coup, l'entourage de Jacques pense qu'il a une chance réelle de disputer la fin de la saison. D'autant que son remplacement ne fait pas non plus l'unanimité au sein même de l'écurie BMW Sauber : Intel, l'un des principaux commanditaires de l'équipe, se montre particulièrement fâché. La marque de processeurs a misé toute sa communication sur Jacques Villeneuve, son seul pilote de notoriété internationale. Affiches, publicités, films: la marque a investi plusieurs millions de dollars dans une campagne centrée sur Villeneuve et il faudrait tout jeter si le Québécois était écarté de l'équipe. Les membres de la cellule "marketing" de BMW Sauber ont alerté Theissen, mais le Bavarois semble s'être moqué de ces considérations

Au moins, il a la santé Côté physique, Jacques Villeneuve va déjà mieux, merci. « Dimanche, juste après le choc, Jacques pensait que tout irait bien, poursuit Lefort. Mais le soir même, dans l'avion du retour, il a commencé à avoir sérieusement mal à la tête.»

« Je lui ai suggéré de faire la grasse matinée le lendemain, mais lundi, il était courbaturé de partout. Son coup était dur. Un peu comme Nick Heidfeld à Indianapolis. Si Jacques avait joué le championnat et que chaque point comptait, il aurait couru. Mais comme ce n'était pas le cas, il a préféré ne pas prendre le risque d'aggraver sa situation, et il a appelé l'écurie pour prévenir qu'il ne courrait pas à Budapest. Le vrai choc, ça a été de lire la phrase qui parlait de la fin de la saison... »

Jacques Villeneuve, en tout cas, assure qu'il sera complètement rétabli pour le Grand Prix de Turquie, dans trois semaines. « Il sera plus qu'en pleine forme », assure Lefort. Il ne reste plus à espérer que les avocats de Craig Pollock sauront se montrer convaincants.

Quoi qu'il advienne, cette affaire aura encore terni l'image de Villeneuve et ne facilitera pas ses contacts pour l'an prochain. Dans ces conditions, un nouveau contrat va s'avérer nettement plus difficile à négocier qu'une courbe à 300 km/h.