Voilà, on y est. On a beau avoir longtemps associé les véhicules autonomes aux films de science-fiction, ils sont bel et bien devenus réalité et gagnent désormais nos routes.

D’ailleurs, puisque cette technologie évolue en toute sécurité, il faut s’attendre à voir de plus en plus de ces véhicules se faufiler sur les routes au cours des prochaines années.

Par conséquent, les conducteurs qui, eux, demeurent au volant de leur voiture devront s’habituer à voir apparaître autour d’eux des véhicules sans personne sur le siège du conducteur, et apprendre à ne pas en avoir peur…

Des premiers pas vers un service autonome

On peut aisément prédire que les véhicules autonomes seront adoptés tout d’abord par des commerçants qui se trouveront bien heureux de contourner le problème de l’heure : la fameuse pénurie de main-d’œuvre. D’autant plus que cette pénurie frappe fort dans ce créneau particulier et qu’il est devenu extrêmement difficile de trouver des conducteurs.

C’est dans ce contexte qu’en août 2022, la chaîne d’alimentation Loblaw a mis en circulation, sur les routes de Toronto, le tout premier camion de livraison entièrement autonome au Canada.

Depuis, cinq camions sans conducteur ont sillonné les routes pour livrer des produits d’alimentation, des livraisons qui se déroulaient entre les entrepôts et les épiceries de la chaîne.

Bien sûr, l’entreprise avait fait des tests avant de laisser le siège du conducteur entièrement libre. Depuis 2020, en collaboration avec l’entreprise californienne Gatik, une firme spécialisée dans la technologie des véhicules autonomes, Loblaw avait testé la technologie de conduite autonome sur le territoire ontarien en prenant soin de laisser un humain à bord pour s’assurer de la pleine sécurité. Sous cette forme, plus de 150 000 livraisons ont été réalisées avec succès, et ce, en été comme en hiver.

PHOTO TIRÉE DU SITE DE LOBLAW

Loblaw a mis en circulation le tout premier camion de livraison entièrement autonome au Canada en août 2022.

Ce n’est qu’en août 2022, soit quatre mois après avoir reçu l’approbation du ministère des Transports de l’Ontario pour exploiter des véhicules entièrement autonomes, que l’entreprise est passée à l’étape de laisser le siège du conducteur vide, et sans chaperon.

Pour ce faire, la chaîne d’épicerie avait au préalable consulté les différents corps policiers et services d’urgence du territoire donné, de même que les autorités municipales des régions qui entourent Toronto. Le tout de manière à ce que tous les intervenants comprennent la technologie à l’essai et qu’ils soient prêts à réagir au besoin.

Pour ces tests, on a tout de même minimisé le défi, en évitant de faire livrer les produits à la porte du client, mais en misant plutôt sur des itinéraires fixes et de courtes distances pour commencer.

Cela dit, pendant tous les tests de livraison, aucun évènement n’a été répertorié, ni sur le plan de la sécurité routière ni en ce qui a trait à toute forme de piratage technologique.

On parle ici de Loblaw parce que les tests se sont passés près de nous, en Ontario, mais Gatik a également mené des essais aux États-Unis avec les entreprises Walmart et une société de pâtes et papiers, aussi avec succès.

Bataillon de capteurs en fonction

Si tout s’est bien passé au sein des camions de livraison, on le doit à six capteurs de détection et télémétrie de la lumière ; à six capteurs radar, ainsi qu’à douze caméras. Le tout dirigé par un ordinateur qui se trouve à l’intérieur du camion, dans une petite boîte noire placée entre le siège du conducteur et celui du passager, semblable à celle qu’on retrouve dans les cockpits d’avion. Voilà donc l’arsenal qui détecte les moindres objets sur les routes et qui permet d’éviter tout contact ou accident.

Pour les camions de livraison qui ont servi aux tests, on a facilité un peu les choses avec des trajets qui étaient souvent similaires d’une livraison à l’autre, et donc plus prévisibles. On avait aussi fait en sorte que si un obstacle imprévu surgissait sur la route, le camion était programmé pour s’arrêter immédiatement, se ranger sur le côté de la route et y rester jusqu’à ce qu’un superviseur lui envoie des instructions à distance pour la suite des choses.

Il faut s’attendre à ce que l’industrie du commerce au détail adopte rapidement l’idée des camions autonomes.

Selon la firme californienne de technologie qui a effectué les tests, les commerces au détail attendraient d’ailleurs déjà patiemment leur tour pour pouvoir mettre sur la route cette technologie, régler leur souci de main-d’œuvre et, par conséquent, régler leurs problèmes de livraison.

Comme les véhicules autonomes s’amèneront bientôt, il est réconfortant de savoir que tous les tests menés à ce jour se sont avérés concluants, et ce, tant sur le plan de la sécurité que de l’efficacité.

Évidemment, l’intelligence artificielle ne remplacera jamais complètement l’humain, mais si elle peut le soutenir, on ne peut qu’y voir un avantage.