Cette semaine, le gouvernement américain a approuvé l’utilisation des phares adaptatifs, alignant ainsi les États-Unis sur une norme en vigueur dans le monde entier depuis des décennies.

Cette technologie permet aux automobilistes de conduire avec leurs feux de route allumés en permanence, tandis que le faisceau s’adapte pour éviter d’aveugler les conducteurs venant en sens inverse. La décision est toutefois assortie d’une réserve : les feux devront être plus faibles que ceux utilisés en Europe, par exemple, en raison d’une norme établie aux États-Unis dans les années 1970.

L’approbation, donnée mardi par la National Highway Traffic Safety Administration, a été accordée 18 mois plus tôt que ne l’exige un article de la loi sur les infrastructures récemment adoptée.

Les phares adaptatifs sont offerts dans pratiquement tous les pays, à l’exception des États-Unis, où les feux de route et de croisement séparés sont la norme. Les constructeurs pourront donc bientôt proposer ces systèmes de phares avancés aux conducteurs américains également.

Toutefois, le système ADB (adaptive driving beam headlights) autorisé par l’agence fédérale ne sera pas identique à ceux utilisés dans le reste du monde. Alors que le projet de loi sur les infrastructures prévoyait l’utilisation de la norme approuvée par la Society of Automotive Engineers, qui est semblable au système utilisé dans la plupart des autres pays, l’agence l’a modifiée, citant une décision de la Cour suprême qui lui donne le droit de le faire.

Selon un expert en éclairage, les véhicules américains, qui seront bientôt équipés de phares utilisant des feux de route à remodelage dynamique pour éviter l’éblouissement, verront leur puissance lumineuse limitée à la norme fixée dans les années 1970, qui ne représente qu’une fraction de l’intensité lumineuse autorisée ailleurs dans le monde.

« Dans le reste du monde, la technologie des feux de route adaptatifs permet d’augmenter la visibilité et de réduire l’éblouissement dans une plus large mesure que ce que la NHTSA a spécifié », a déclaré Daniel Stern, rédacteur en chef de Driving Vision News, magazine technique consacré à l’éclairage des véhicules et aux systèmes d’aide à la conduite.

« Les États-Unis ont laissé en place un ancien plafond sur l’intensité des feux de route datant de la fin des années 1970, a déclaré M. Stern. C’est une décision isolée [regulatory island]. »

Compte tenu de la longueur du rapport (326 pages), peu de personnes ont eu l’occasion de digérer son contenu. General Motors et la Society of Automotive Engineers ont notamment réservé leur jugement sur les nouvelles règles relatives aux phares intelligents.

De même, les constructeurs automobiles qui ont déjà intégré des feux ADB désactivés dans leurs véhicules ne savent pas encore comment, ou si, ces feux répondront à la nouvelle norme gouvernementale.

« Nous sommes encouragés par le fait que la décision a été rendue, a déclaré Mark Dahncke, directeur des communications pour Audi of America. Nous évaluons maintenant l’impact sur nos systèmes d’éclairage actuels et futurs. Nous cherchons à mettre l’éclairage ADB à la disposition de nos clients dès que nous le pourrons. »

Lisez le texte en version intégrale dans le New York Times (en anglais)