Pour certains, la quête à la conduite autonome constitue une promesse de délivrance leur permettant de s’affranchir de la conduite automobile. Pour d’autres qui trouvent plaisir à conduire un véhicule, c’est une hérésie. Chose certaine, la proposition de systèmes semi-autonomes grandit chaque année, ce qui pose son lot de questions éthiques. Certes, Tesla a fait les manchettes pour divers accidents liés à son système Autopilot, mais qu’en est-il des autres constructeurs ?

Le magazine américain Car & Driver s’est penché sur la question en tentant de duper pas moins de 17 systèmes différents de 16 grands constructeurs au degré d’autonomie variable. Les conclusions de l’exercice sont sans appel : tous les systèmes mis à l’essai peuvent être facilement trompés, ce qui soulève des enjeux de sécurité.

Car & Driver a mené ces essais en différentes étapes sur circuit fermé pour tester leur réactivité au comportement du conducteur. Ainsi, au départ, le journaliste au volant a débouclé sa ceinture de sécurité à une vitesse d’autoroute (97 km/h) pour constater si oui ou non le système allait se désactiver. Neuf des 16 systèmes n’ont tout simplement pas réagi, gardant l’assistance active. L’Autopilot de Tesla et le Super Cruise embarqué dans un Cadillac Escalade ont, à l’opposé, forcé le véhicule à complètement s’arrêter.

Le deuxième test s’attardait au temps de réponse des systèmes à l’absence de mains sur le volant. Tous les systèmes se sont désactivés entre 5 et 51 s. Cela dit, pas moins de 15 d’entre eux ont pu être dupés avec tout simplement un poids d’entraînement pour poignets. Le système Super Cruise du Cadillac, quant à lui, n’a nécessité qu’une paire de lunettes présentant une fausse paire d’yeux pour tromper son système de détection de l’attention.

Le dernier test consistait à voir si ces systèmes allaient se désactiver lorsque le conducteur quittait son poste de conduite avec ledit poids d’entraînement sur le volant et la ceinture de sécurité bouclée. Aucun des systèmes ne s’est désactivé automatiquement en l’absence du conducteur derrière le volant. Un constat troublant qui expose une faille importante qui pourrait pourtant être corrigée en employant les capteurs dans l’assise des sièges des coussins gonflables. Il y a donc du chemin à faire et un réel questionnement éthique à lancer.