L’automobile à la croisée des chemins

Déserté par une vingtaine de constructeurs, assailli par des groupes militants, le salon de Francfort n’avait pas le cœur à la fête malgré de prometteuses annonces.

Audi AI Trail

Bouffée de fraîcheur dans ce salon incroyablement morose, l’étude conceptuelle sur le AI Trail d’Audi explore les formes et les fonctionnalités susceptibles de se retrouver sur le véhicule utilitaire de demain. Beaucoup plus compact qu’il ne paraît (l’actuel Q3 de la marque est beaucoup plus massif), le AI Trail dissimule derrière chacune de ses immenses roues de 22 po des moteurs électriques dont la puissance totalise 435 chevaux. Ni l’autonomie ni la puissance de la batterie n’ont été révélées, mais son poids, si. Grâce à l’utilisation d’acier haute résistance, d’aluminium et de carbone, le AI Trail accuse 1750 kg à la pesée.

BMW Concept 4

BMW est-elle sur le point de réviser sa signature esthétique ? À en juger par le Concept 4, la réponse est oui. Cette étude qui préfigure la prochaine génération de la Série 4, attendue au cours de la prochaine année, intègre, sans surprise, certains éléments de style des dernières créations de la marque bavaroise. La surprise, et elle est de taille (au sens propre et figuré), est le dessin de la calandre, loin de faire l’unanimité auprès des observateurs présents. Dans le cadre de ce salon où la motorisation électrique prenait toute la place, le silence des responsables de la marque sur les motorisations de ce modèle en devenir donne à penser que l’électrification n’est pas ici d’actualité.

Hyundai 45 Concept

Un exercice de style totalement gratuit peut-être, mais qui témoigne de la reconnaissance du géant sud-coréen à l’égard du bureau de style Ital Design auquel il faisait appel pour habiller ses premières créations, dont la Pony… La 45 Concept est une vision réactualisée de cette « valeureuse » compacte née il y a 45 ans. Un clin d’œil sympathique qui rappellera sans doute de mauvais souvenirs à certains automobilistes québécois, mais qui permet – c’est le message subliminal – de mesurer le chemin parcouru depuis.

Land Rover Defender

Dans un salon placé sous haute surveillance des mouvements activistes pour l’environnement et en faveur d’une « révolution des transports », le choix de présenter un utilitaire pur et dur manquait sans doute un peu de sensibilité. Qu’à cela ne tienne, Land Rover a néanmoins dévoilé la seconde génération de son mythique Defender. Moderne, luxueux et mû par un moteur quatre ou six cylindres, ce véhicule s’enveloppe d’une carrosserie où les clins d’œil au modèle fondateur sont nombreux. Pour ses débuts prévus pour 2020, cet utilitaire qui prend naissance en Slovaquie sera proposé dans sa version longue (110). Une version courte (90) intégrera le catalogue quelques mois plus tard.

Mercedes Vision EQS

Porte-étendard de la marque à l’étoile, la Classe S se prépare-t-elle à se délester complètement de ses motorisations thermiques ? C’est du moins ce que laisse entendre cette étude EQS qui promet, à l’aide sa batterie lithium-ion de 100 kWh, une autonomie électrique de quelque 700 km, une puissance équivalente à 475 chevaux, une vitesse de pointe de 250 km/h et une recharge (à 80 %) en 20 petites minutes. Mercedes n’en dira pas plus. Aucun mot sur le poids de l’engin ni sur le nombre de moteurs utilisés. On évoque seulement que ceux-ci se retrouvent aussi bien sur l’essieu avant qu’arrière, ce qui laisse tout juste deviner que le mode d’entraînement sera à quatre roues motrices.

Mini E

Bonne nouvelle, la Mini Cooper SE à motorisation entièrement électrique fera carrière au Canada à partir du deuxième trimestre de 2020. Les tarifs n’ont pas plus été communiqués que les caractéristiques propres au marché canadien. En revanche, la version définitive présentée à Francfort donne néanmoins un avant-goût de ses performances. Sur le plan du style, cette déclinaison électrique adopte un traitement de couleur particulier (coque des rétroviseurs, calandre et jantes) ainsi que des pare-chocs redessinés. Contrairement à d’autres véhicules de sa catégorie, la prise de recharge remplace le bouchon du réservoir de carburant. Développant l’équivalent de 184 chevaux, son moteur électrique embarque une batterie de 32,6 kWh dissimulée sous le plancher afin de conserver une habitabilité identique au modèle à essence. L’autonomie annoncée est de 270 km.

Porsche Taycan

Moins de 24 heures après le démarrage de sa production en série, la Taycan effectuait sa première sortie sous les projecteurs d’un salon automobile. Ce modèle qui, pour ses débuts, se décline en deux variantes (Turbo et Turbo S) dont l’autonomie est annoncée supérieure à 400 km (données européennes) possède une batterie de 93 kWh logée dans le plancher et qui alimente deux moteurs électriques synchrones à aimants permanents. Parmi les avancées de ce modèle, mentionnons la présence d’une transmission à deux rapports et une tension de 800 V qui tolère une puissance de charge de 270 kW en courant continu, sans risque d’échauffement. Des déclinaisons moins performantes et plus « accessibles financièrement » seront annoncées d’ici quelques semaines.

Volkswagen ID.3

Ne rêvez pas tout de suite de l’ID.3. Ce véhicule électrique, considéré comme le modèle de Volkswagen le plus important depuis la Beetle et la Golf, ne traversera pas l’Atlantique. Du moins, ce n’est pas prévu pour l’instant. En lieu et place, les consommateurs se verront offrir l’ID.4 (étroitement dérivé de l’étude ID Crozz), dont la présentation officielle aura vraisemblablement lieu à la fin du mois de novembre au salon automobile de Los Angeles. L’ID.4 partagera la même architecture (nom de code MEB) que l’ID.3, mais l’enveloppera d’une carrosserie utilitaire. Ce choix a été dicté, dit-on, non seulement en raison de l’appétit des consommateurs à l’égard des véhicules de ce segment de marché mais aussi parce que cette « enveloppe extérieure » permet d’y glisser une batterie plus volumineuse et puissante.