(Los Angeles) Plus de quinze ans après sa dernière apparition en chevalier Jedi, Ewan McGregor a tiré les leçons de l’âge et de l’expérience pour endosser de nouveau le rôle d’Obi-Wan Kenobi, dans la nouvelle série du même nom consacrée à Star Wars.

À sa sortie en 1999, La Menace Fantôme, nouvel épisode d’une saga dont les fans avaient longtemps fait le deuil après la trilogie initiale, avait suscité un grand enthousiasme. Mais le film en avait déçu plus d’un avec ses dialogues souvent convenus, son intrigue politico-spatiale alambiquée et le loufoque Jar Jar Binks.

Pour Ewan McGregor, qui reprenait à l’époque le rôle emblématique du Jedi Obi-Wan Kenobi joué par Alec Guinness, l’expérience avait été douloureuse.

« L’une des difficultés pour moi d’être dans ces antépisodes, c’est qu’elles n’ont pas eu l’air d’être bien reçues à leur sortie », a déclaré l’acteur lors d’une conférence de presse virtuelle organisée pour présenter la série Disney+.

« Comme il n’y avait pas de réseaux sociaux, il n’y avait pas de lien direct avec les fans à l’époque. Et aussi, les fans étaient des enfants », relève-t-il.

Mais avec le recul, Ewan McGregor a pu constater que la trilogie à laquelle il avait pris part a retrouvé grâce aux yeux des amateurs de Star Wars, particulièrement les plus jeunes.

« Ça m’a un peu réconcilié avec ces films, je pense, et aussi avec mon expérience au sein de l’univers de Star Wars », a expliqué l’acteur.

Ewan McGregor et Hayden Christensen, qui incarnait Anakin Skywalker à ses côtés, sont de retour pour une minisérie en six épisodes située chronologiquement entre les évènements des antépisodes et le premier film Star Wars sorti en 1977.

Plus précisément, Obi-Wan Kenobi se déroule une dizaine d’années après la conclusion tragique de La Revanche des Sith où le maléfique Empereur Palpatine s’empare du pouvoir et fait basculer du Côté obscur le jeune apprenti de Kenobi, qui devient le sinistre Dark Vador.

Le chevalier jedi incarné par McGregor mène une vie morne et désabusée sur la désertique Tatooine.

« Pendant dix ans, Obi-Wan se cache, il ne peut communiquer avec aucun de ses anciens camarades et il est vraiment isolé », raconte l’acteur.

« Il ne peut pas utiliser la Force. Alors d’une certaine manière, il a perdu la foi. Il est comme quelqu’un qui s’est éloigné de sa religion… La seule responsabilité qui lui reste de sa vie passée, c’est de veiller sur Luke Skywalker », souligne-t-il.

Kenobi ne va pas s’ennuyer très longtemps puisqu’il se retrouve aux prises avec les Inquisiteurs, de terrifiants vilains chargés par l’Empire d’éradiquer les quelques jedi survivants.

Inspiré par Alec Guinness

Obi-Wan Kenobi résulte de la récente décision de Disney de déplacer le très riche et lucratif univers Star Wars du cinéma vers la télévision.

La saga doit jouer un rôle central dans la stratégie commerciale de Disney+, la plateforme de vidéo à la demande lancée par le numéro un mondial du divertissement.

Obi-Wan Kenobi sera prochainement suivi par la série Andor, antépisode au film Rogue One, puis par une nouvelle saison du succès The Mandalorian.

D’autres séries Star Wars sont en cours d’élaboration, parmi lesquelles Ahsoka et The Acolyte.

Disney a en revanche choisi de lever le pied sur les films après la performance décevante de Solo en 2018. Les fans les plus conservateurs n’avaient pas apprécié de voir un jeune acteur succéder à Harrisson Ford pour incarner l’emblématique contrebandier de l’espace.

La patronne de Lucasfilm, Kathleen Kennedy, a reconnu que, rétrospectivement, c’était une mauvaise idée.

Pour éviter ce genre de réactions, la série The Mandalorian a ainsi préféré utiliser des technologies de pointe pour rajeunir artificiellement les stars des films d’origine, voire générer par ordinateur des avatars numériques d’acteurs désormais décédés.

Cela n’empêche pas Ewan McGregor de marcher dans les pas d’Alec Guinness, une star dans laquelle il dit continuer à puiser son inspiration.

« Maintenant que je me rapproche de l’âge d’Alec Guinness, ça devient intéressant… mon Obi-Wan est un peu plus proche du sien », dit l’acteur de 51 ans.

« Tout ça vient d’Alec Guinness. Il avait tout le temps cette lueur malicieuse dans le regard… l’œil qui pétille. J’essaye toujours de penser à lui, de le sentir pas loin, de l’entendre dire son texte », explique-t-il.

Les deux premiers épisodes d’Obi-Wan Kenobi seront disponibles sur Disney+ à partir du 27 mai.