Au Québec, la téléréalité a permis de rendre familiers des visages inconnus du jour au lendemain. Si certains persistent dans le monde du showbiz, d'autres disparaissent de l'écran radar. La Presse a rencontré sept anciens participants d'émissions populaires.

Meggie Lagacé et Corneliu Montano

Star Académie, 2004

C'est le couple le plus durable de la téléréalité québécoise. Neuf années de vie commune. Et pourtant, ils n'ont pas participé à Occupation double, mais bien à Star Académie.

Provenant de la cuvée 2004 (l'année de Stéphanie Lapointe et de Véronique Claveau), le couple a depuis sorti quatre albums (trois pour lui, un pour elle). Meggie a chanté dans la revue musicale Le coeur qui chante, mettant en vedette son copain qui revisitait le répertoire de Luis Mariano. Elle fait aussi partie du spectacle en tournée Abel-Corneliu avec le pianiste Richard Abel. Le prochain aura lieu le 10 mai, au restaurant du Boulevard, à Valleyfield. On est loin du Centre Bell...

«Il reste qu'on a fait plus de 50 spectacles depuis 2011, et ça continue, rétorque Corneliu. Meggie s'occupe aussi de la fondation Charles-Guindon [qui porte le nom de son jeune frère] venant en aide aux enfants épileptiques de l'hôpital Sainte-Justine.»

Chanteur de charme, le Roumain le plus connu du Québec - après Lucian Bute! - a aussi réalisé le clip d'Angels tirée de son disque Influences, une chanson qu'il a entendue pour la première fois sur «un catamaran aux îles Turquoises avec la femme de sa vie en regardant le coucher de soleil».

Rich Ly

Star Académie, 2009

On se souvient de lui comme du Montréalais d'origine chinoise à la chevelure électrique. Rich Ly a toujours son look et sa coiffure fashion... mais vous risquez plus de le voir servir dans un restaurant du Vieux-Montréal que chanter à la télévision.

«À l'époque, je serais arrivé à La Presse avec un attaché de presse, une styliste, un maquilleur... Aujourd'hui, j'arrive tout seul avant d'aller faire mon quart de travail au restaurant.»

L'ex-académicien n'est pas amer pour autant. «Je savais dans quoi je me lançais, dit-il. J'avais 25 ans, pas 16. On a fait un casting pour une émission incluant des gars et des filles de régions, d'origines et de milieux différents.»

Il reste que la musique va toujours rester dans sa vie. Au dernier festival Pop Montréal, Ly a participé à une comédie musicale dirigée par le rappeur Socalled (l'album du spectacle The Season sortira en mai prochain).

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Rich Ly

Sébastien Tremblay

Loft Story 4 et 6

Depuis qu'il a remporté la grande finale de Loft Story en 2009, Sébastien Tremblay a davantage fait de la politique que de la télévision. L'ancien patron machiavélique des lofters a été militant pour le Parti québécois dans la région de Québec, ainsi que président régional du comité de direction du Bloc québécois dans Lotbinière-Chutes-de-la-Chaudière. «Après Loft Story 6, j'ai volontairement pris un recul pour me questionner profondément sur ce que je voulais faire de ma vie», confie l'ex-Gargamel.

Il consacre maintenant la plupart de son temps à «des projets littéraires et télévisuels, personnels ou non». Il a été panéliste à Big Brother en 2010.

En bon manipulateur, oups, pardon! calculateur, Sébastien n'avait pas l'ambition d'être connu. «Mon intention première était de triompher dans une téléréalité.»

Photo: Pascal Ratthé, Le Soleil

Sébastien Tremblay

Christelle Huot

Loft Story 4 et 6

Malgré la bordée de neige printanière, vendredi dernier, celle que les internautes surnommaient «l'exhibitionniste du Loft» s'est présentée à La Presse pieds nus dans des chaussures en serpent. Juchée sur des talons de quatre pouces de haut et moulée dans des jeans fuseaux, Christelle Huot ne passe pas inaperçue.

Après son aventure téléréalité, la femme de 28 ans a beaucoup voyagé sur les plages du Sud (son album photo sur Facebook est un festival bikinis-daiquiris!). Elle a travaillé dans quelques bars, dont le club de danseuses Solid Gold. «Mais c'est fini, le Solid, tranche-t-elle. Je termine mon cours de courtier immobilier.»

Parmi les lofteurs, elle ne voit plus grand monde. Sauf Kevins-Kyle qui est demeuré son coiffeur.

Photo: David Boily, La Presse

Christelle Huot

Emmanuel Juteau-McEwan

MixMania 1, 2002

Après MixMania 1, Emmanuel Juteau-McEwan n'a pas eu le temps de voir tomber la poussière d'étoiles. En 2003, à 18 ans, il a coanimé Phénomia. Il a été chroniqueur pour des émissions jeunesse et a décroché de petits rôles dans des téléromans.

Puis, ses passages devant les caméras se sont faits plus rares. Sa blonde est tombée enceinte et il a dû gagner sa vie. «J'ai vendu des téléphones cellulaires dans un centre commercial. J'ai été représentant en produits de coiffure. Ç'a été une vraie leçon d'humilité.»

L'an dernier, à 27 ans, le jeune homme est retourné sur les bancs d'école, en production (cinéma/télévision). «J'adore la technique, la cuisine de la production audiovisuelle. Je me sens très bien derrière les caméras.»

Photo: Alain Roberge, La Presse

Emmanuel Juteau-McEwan

Danny Arsenault

Pignon sur rue, 2e saison, 1997

Parmi les ex-vedettes de téléréalité, Danny Arsenault est celui qui a le plus rapidement tourné la page avec son passé médiatique.

À 22 ans, il est choisi par les producteurs de Pignon sur rue parce qu'il accepte de parler de son homosexualité. Il va même se faire un copain durant l'émission. «Quand Télé-Québec a diffusé des reprises, quelques années plus tard, il m'avait quitté. Les gens dans la rue me demandaient des nouvelles de mon chum. J'ai trouvé ça dur...»

Aujourd'hui, à 38 ans, Danny est acheteur pour un distributeur alimentaire. «Je ne regrette rien, mais je refuserais de faire Pignon aujourd'hui. Avec les réseaux sociaux et YouTube, tout reste archivé et accessible sur l'internet.»

Photo: David Boily, La Presse

Danny Arsenault