Les saisons passent, mais se ressemblent toutes sur les ondes radiophoniques montréalaises. Rythme FM conserve toujours son trône et demeure la station obtenant les plus grandes parts de marché. Visiblement indélogeable, Paul Arcand, avec Puisqu'il faut se lever, garde quant à lui son titre de roi du matin.

Voilà ce qui ressort de l'enquête PPM - qui mesure les cotes d'écoute en radio -, menée du 30 août au 28 novembre 2010. À la lumière des résultats obtenus, la stabilité règne dans l'univers des radios montréalaises. Une fois de plus, Rythme FM se hisse en tête du palmarès des stations ayant obtenu les plus grandes parts de marché avec 17,3 %. Une augmentation par rapport au printemps dernier, alors que la station de Laval en détenait 15,8 %. La Première Chaîne de Radio-Canada se classe en deuxième position, à égalité avec le 98,5 FM. Toutes deux obtiennent 12,1 % des parts de marché. Elles sont suivies par Rock Détente (11,8 %).

Autre habitude qui ne change pas: le matin, c'est en compagnie de Paul Arcand que les auditeurs montréalais francophones sirotent leur café et prennent leur petit déjeuner. Une moyenne de 71 030 auditeurs par minute syntonisent Puisqu'il faut se lever au 98,5 FM. Au micro de C'est bien meilleur le matin, René Homier-Roy arrive bon deuxième. L'émission matinale de la Première Chaîne enregistre une hausse de son nombre moyen d'auditeurs par minute par rapport au sondage mené au printemps dernier, passant de 50 320 à 52 270. C't'encore drôle, émission menée par Pierre Pagé et Mitsou, sur les ondes de NRJ 94,3, se classe au troisième rang.

Au chapitre des émissions les plus écoutées à Montréal, ce sont celles de Rythme FM qui remportent la palme. Rythme au travail (PM) et Rythme au travail (AM) arrivent respectivement en première et deuxième positions. À la semaine prochaine, diffusée à la radio de Radio-Canada obtient la troisième place.

Que veulent dire les PPM?

Par ailleurs, les résultats obtenus sondage après sondage reflètent-ils réellement les habitudes d'écoute des Montréalais? Rappelons que les PPM, une méthode utilisée depuis novembre 2008, mesure - à l'aide d'un petit appareil appelé audimètre - les fréquences radiophoniques auxquelles les auditeurs sont exposés: à la maison, dans la voiture, au supermarché, chez le dentiste...

«Les PPM mesurent l'exposition et non l'engagement envers un signal radio», explique la directrice des communications des stations Rock Détente et NRJ, Chloé Boissonnault. Ainsi, un auditeur qui fait des courses à la fruiterie du coin, où un poste de radio syntonise en permanence la Première Chaîne, n'a pas choisi d'écouter cette station, mais l'audimètre qu'il porte enregistrera cette fréquence. Résultat: il sera comptabilisé comme un auditeur de la radio de Radio-Canada.

«Les stations adultes sont mises de l'avant avec cette façon de faire parce qu'elles sont généralement plus écoutées dans certains types de commerces», ajoute Chloé Boissonnault.

André St-Amand, vice-président programmation de Rythme FM, ne partage pas cet avis. Fervent défenseur de la méthode PPM, il rappelle que l'ancienne façon de comptabiliser était devenue désuète. Avant 2008, les auditeurs devaient remplir un cahier dans lequel ils inscrivaient ce qu'ils avaient écouté chaque quart d'heure. «On ne peut fidèlement noter tout ce qu'on a écouté, estime M. St-Amand. Parfois, on oublie.»

«C'est sûr qu'il peut y avoir un débat sur la question, ajoute-t-il. Nous, nous sommes moins écoutés dans les boutiques, mais plus dans les lieux d'affaires, par exemple.»

Il reconnaît également que dans certains cas, chez le dentiste par exemple, les gens sont plus ou moins attentifs à ce qui joue sur les ondes.

«Mais je sais que nous sommes écoutés, assure-t-il. Quand on fait une erreur de français en ondes, la téléphoniste est débordée.»