Plutôt mal accueillie par les critiques télé, et même par Le Parisien qui a parlé d'une «transgression sans but et inachevée», la version française des Bougon n'a pas fait exploser l'audience de la chaîne M6 lundi soir. On peut même dire qu'elle a connu des débuts relativement timides compte tenu du battage médiatique dont la série a fait l'objet ces derniers jours.

Les deux premiers épisodes des Bougon ont attiré un peu plus de 3,55 millions curieux, pour 13,6 pour cent de part de marché. Ils se sont du coup classés troisième à l'«audimat», loin derrière Soeur Thérèse.com, une série humoristique de TF1 (6 420 000 de téléspectateurs et 26 pour cent de part de marché) et la série américaine Cold Case sur France 2 (23 pour cent de PDM). 

Treize pour cent de part d'audience, c'est en gros la moyenne de M6 en «prime time». Sans être déshonorante, la performance des Bougon n'a donc rien d'exceptionnelle. L'animateur de radio et de télévision Jean-Marc Morandini, qui tient un site Internet de référence sur les médias, a lui même parlé mardi d'un «démarrage timide».

On aurait pu s'attendre à mieux en effet, d'autant que les démarches judiciaires vainement entreprises par l'«Association pour la défense du patronyme Bougon» pour faire interdire la série lui avaient offert en fin de semaine une publicité considérable et inattendue.

Depuis une semaine, la presse, Le Monde en tête, avait par ailleurs salué l'audace des Bougon, transposés dans une triste banlieue française non identifiée. Une fois passé l'effet de surprise devant cet ovni télévisuel, la critique s'est cependant montrée assez déçue par un résultat jugé, dans l'ensemble, inabouti et trop «premier degré».

Détail révélateur: même le journal populaire Le Parisien a affiché son désappointement mardi, lui qui s'était réjoui lundi de voir la télévision française «se régaler des aventures de personnages affreux, sales et méchants».

«On en souriait d'avance. (...) Seulement, une fois notre curiosité passée et leur mode de vie percé à jour, que restait-il d'iconoclaste et de sulfureux dans la vie des Bougon? (...) peu de chose. Juste l'impression d'une transgression sans but, inachevée», a écrit le quotidien dans un article intitulé

«C'aurait pu être drôle».