Déjà connu de ce côté-ci de l’Atlantique pour son interprétation de Ren McCormack dans la comédie musicale Footloose, le Québécois Philippe Touzel sera à l’affiche de Ghost — le musical à Paris. Dès le 8 août, il amorcera les répétitions du spectacle qu’il jouera environ 240 fois au mythique Théâtre Mogador.

Le jeune homme de 28 ans a été découvert par l’assistant du directeur de casting de Ghost, lorsque ce dernier l’a vu dans Footloose à Québec à l’été 2018. Quelques mois plus tard, il a convoqué Touzel en audition. « Puisque je n’étais pas à Paris pour les premières étapes du casting, j’ai tout envoyé par vidéo, explique le comédien et chanteur. J’auditionnais pour le rôle de Sam, interprété au cinéma par Patrick Swayze, et pour le rôle de Carl, le meilleur ami. J’ai filmé les chansons et certaines scènes des deux personnages. »

Il a ensuite été invité à se rendre dans la Ville Lumière le 4 avril pour la dernière étape. « C’était ma première visite à Paris et j’étais tellement émerveillé par tout ce que je voyais que je devais être gênant pour les habitants ! Je crois que ça m’a aidé à me laisser aller en audition. Tout était trop beau. Je ne réalisais pas trop ce qui se passait, alors j’étais sans attente. »

Trois jours plus tard, après une visite de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui n’avait pas encore été ravagée par les flammes, le Québécois a reçu un message lui demandant de rencontrer la production avant son retour au Canada. « Quand ils m’ont donné officiellement le rôle de Carl, c’était un peu irréel. Imagine, je m’en vais à Paris au Modagor ! »

Un boulot à temps plein

Construit comme plusieurs salles de Broadway, le théâtre présente actuellement Chicago et prépare la venue de Ghost, qui sera joué sept ou huit fois par semaine, du 26 septembre à la mi-mai, et à un rythme légèrement moins soutenu par la suite.

C’est un peu comme à Broadway ou dans le West End à Londres : des shows tous les jours, même à Noël ! Ça va être mon boulot à temps plein !

Philippe Touzel

Le comédien et chanteur n’évoque pas les deux pôles internationaux de la comédie musicale pour rien. Il rêve d’y travailler un jour. « En arrivant en Europe, j’ai déjà un pas de plus de franchi. Londres est à seulement quelques heures de Paris… Mon but ultime demeure de travailler dans le West End et à Broadway. »

Il faut dire qu’il chemine depuis déjà deux décennies. « À Sept-Îles, plus jeune, j’avais joué Gavroche dans Les Misérables, le jeune Simba dans Le roi lion et la petite tasse dans La Belle et la Bête. » Ensuite, il a pris part à la docuréalité Phénomia à VRAK, à La mélodie du bonheur, à Grease et à Footloose. « Le théâtre musical est ce qui colle le mieux à ma peau, souligne celui qu’on a aussi vu dans La voix II. Le genre a peut-être une image plus populaire et quétaine que le théâtre, mais je l’assume. Le fait de travailler à Paris dans le domaine ne fait que confirmer que j’ai trouvé ma niche ! »

Et l’accent ?

Déjà très à l’aise à jouer en français normatif, Touzel n’aura pas besoin de travailler son accent à Paris. « En auditions, les gens de la production n’en revenaient pas à quel point je n’avais pas d’accent québécois. À l’inverse, certains artistes de Paris devaient parfois travailler le leur. »

Sur le point de s’établir dans la capitale française avec des années d’expérience derrière la cravate, il ne ressent aucun stress particulier à l’idée de jouer le « vilain » du spectacle. « Carl n’est pas méchant tout le long. C’est un gentil qui perd le contrôle. Il ne voulait pas que son meilleur ami soit tué. Sa personnalité est loin de la mienne, mais je vais adorer jouer ce rôle. »