Avec l'auteur et metteure en scène, Deborah Colker, l'équipe de conception d'Ovo est composée de neuf nouveaux venus sur 10 dans la famille du Cirque du Soleil.

Chantal Tremblay, directrice de création

Elle n'est pas une nouvelle venue au Cirque, ayant été de Love notamment, mais c'est elle qui devait établir la chimie entre les équipes brésiliennes et québécoises d'Ovo.

 

«Il n'y a que le concepteur sonore et moi d'anciens dans l'équipe de création, ricane-t-elle. On a un processus créatif unique au Cirque du Soleil depuis 25 ans. En même temps, on voulait aller chercher le maximum d'une nouvelle créativité. Le défi était de trouver l'équilibre parce qu'on a des contraintes budgétaires et pratiques à respecter aussi. Mais c'est important qu'on sente sur scène qu'on s'en va ailleurs artistiquement.»

Gringo Cardia, scénographe

Acrobate, designer, architecte, scénographe attitré de Deborah Colker, il a beaucoup travaillé dans le monde du théâtre au Brésil.

«Quand j'étais enfant, fait-il, j'étais à la fois fasciné et effrayé par le monde des insectes. Dans les films, par exemple, les monstres leur ressemblent souvent. Je voulais montrer avec Ovo les lieux où vivent les insectes. Par exemple, on a une fleur de sept mètres qui s'ouvrira durant la présentation. Les spectateurs se sentiront comme des insectes, se retrouveront dans leur environnement. C'est un endroit, aussi, qui peut intégrer le corps des danseurs ou des acrobates. C'est bien de créer un espace qui est utilisé et ne représente pas seulement un décor. C'est un spectacle très ouvert sur l'âme brésilienne.»

Bernard Ceppas, compositeur et directeur musical

Musicien, compositeur et arrangeur, il a frayé avec plusieurs musiciens brésiliens et japonais en tant que producteur. Il écrit aussi de la musique de film.

«Ça fait 14 ans que je travaille avec Deborah, raconte-t-il. Nous avons une bonne osmose. Le cirque, c'est très nouveau comme façon de faire puisque j'étais présent dès le début du projet. J'ai même aimé travailler à Montréal à 30 degrés au-dessous de zéro. Au début, je voulais faire de la musique de chambre, mais Guy (Laliberté) m'a demandé d'explorer davantage ce que j'avais en moi pour déboucher sur un périple musical brésilien très coloré avec du forro, de la bossa et de la samba. Dans le groupe, il y a neuf musiciens, quatre Brésiliens, quatre Québécois et un Basque. C'est un vrai Babel barbecue!»

Liz Vandal, conceptrice des costumes

Elle a commencé sa carrière de créatrice de mode en 1988. Son style s'inspire à la fois des super-héros futuristes et des armures médiévales. Elle a beaucoup collaboré avec Édouard Lock.

«Notre but n'était pas d'imiter mais d'évoquer les insectes, explique-t-elle. On utilise plutôt ce que l'insecte connote pour nous. Le meilleur exemple c'est la coquerelle [les musiciens dans le spectacle] qu'on trouve sale et hideuse, mais la bibitte en soi est très belle. On a travaillé les costumes en sections parce que les insectes sont faits de la même façon, mais dans un souci d'épuration. Ce qui m'a beaucoup plu, c'est le travail d'équipe. J'ai l'habitude de produire moi-même les costumes. Plus même que la créativité, le sentiment de pousser à plusieurs dans la même direction est extraordinaire.»

Benoît Mathieu, directeur de production

Autre vétéran du Cirque du Soleil, il est un véritable touche-à-tout. Il a travaillé dans le domaine du théâtre et de l'opéra avant de trouver sa niche au Soleil.

«Il faut qu'il y ait de l'inconnu et de la découverte, sinon ce serait ennuyant. Mon travail était de préserver cette fraîcheur à l'intérieur de certains paramètres. Avec des habitués du Cirque, on est pris dans des ornières. Mais les nouvelles idées demandent une grande souplesse. Je mentirais si je disais que c'était facile. Il y a eu des confrontations de visions et de façons de faire. Je décrirais le tout comme étant une saine tension.»