Peut-être avez-vous vu dans le métro la publicité de Patrick Huard dans laquelle on indique le coût de son billet le plus élevé (120$) et, en caractères nettement plus gros, celui du billet le plus abordable (20$). Évidemment, il en coûte beaucoup moins cher pour aller voir un spectacle d'humour - ou de chanson québécoise - qu'un spectacle de tournée d'un artiste américain à la Place des Arts ou au Centre Bell.

«C'est sûr qu'on établit nos prix par rapport au marché, convient Lucie Rozon, directrice générale de Juste pour rire. Les prix d'un spectacle d'humour, c'est généralement toujours entre 40 et 50$. Il y a 21 ans, je vendais un billet de Daniel Lemire, qui était numéro un à l'époque, 34$. Aujourd'hui, un gars du même calibre, on va le vendre 49$, incluant les frais de gestion, donc environ 45$. Une augmentation de 11$, ça n'est pas tant que ça.»

La réalité est différente pour un humoriste étranger qu'on fait venir à Montréal, même s'il exige un cachet beaucoup moins élevé que celui qu'il touche dans son pays. «À qualité égale, le billet va être plus cher pour un humoriste français que pour un québécois parce qu'il vient avec une équipe technique, des accompagnateurs... Il faut payer des billets classe affaires, des hôtels...»

Juste pour rire exige le même prix pour un billet de spectacle à Montréal ou ailleurs en province. Autre facteur à considérer: l'artiste ne veut pas être hors de prix. «Un humoriste québécois ne veut pas facturer 20$ de plus que les autres et se faire dire: pour qui tu te prends?»

En humour comme ailleurs, les producteurs doivent également composer avec la crise économique, ajoute Lucie Rozon: «Tu ne peux jamais vendre un billet à 125$ pour un spectacle qui n'est pas événementiel. La recette n'est plus la même qu'il y a cinq ans».