En pleine tournée, d'Ottawa à Vancouver en passant par New York et Washington, la compagnie norvégienne Carte Blanche sera de passage au Théâtre Maisonneuve à partir de ce soir, à l'invitation de Danse Danse, pour présenter Corps de Walk, une cocréation de Gai Behar et de Sharon Eyal, étoile montante de la danse contemporaine.

Le public montréalais avait déjà pu découvrir son style audacieux dans Bertolina, présenté dans le cadre de Danse Danse par la Batsheva Dance Company, en 2007. Après avoir remonté Love pour Carte Blanche, en 2006, puis cocréé Killer Pig, en 2009, avec Gai Behar pour les danseuses de la compagnie norvégienne, Sharon Eyal récidive avec Corps de Walk, une création axée sur la marche, quasi extraterrestre, pour des 12 créatures androgynes.

«Nous sommes une compagnie de répertoire et c'est la troisième création que Sharon Eyal crée pour nos danseurs», explique Bruno Heynderickx, directeur artistique de Carte Blanche.

Corps de Walk met en scène un groupe de danseurs vêtus de justaucorps couleur chair qui font figure de créatures mythiques, asexuées et inquiétantes et qui s'approprient mathématiquement la scène.

«Sharon déshabille ses danseurs pour leur donner un look androgyne, mais surtout pour les uniformiser, grâce à leurs tenues couleurs chair, leurs cheveux peints et leurs lentilles de contact bleues. Elle procède ainsi afin de faire ressortir encore plus leur personnalité et leurs mouvements. Elle réduit donc pour mieux amplifier», précise le directeur artistique de la compagnie.

«L'esthétique est très neutre. Quand on regarde de la danse, on est souvent attiré par une couleur. Là, on reste connecté à un sentiment intérieur. Ça doit rester très minimaliste», ajoute Sharon Eyal.

Le travail de Sharon Eyal et de Gai Bachar sur Corps de Walk repose sur celui de leur partenaire musical, Ori Lichtik. Pour cette nouvelle pièce, Lichtik mêle des fragments de Debussy aux sons électroniques d'Aphex Twin ou à ceux du groupe anglais de musique expérimentale industrielle Coil.

«Ori Lichtik utilise de la guitare africaine classique très forte et présente, comme un battement de coeur, tout en la combinant à des bribes de musique classique», dit la chorégraphe qui partira en tournée avec sa plus récente création.

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Corps de Walk, une présentation de Danse Danse du 28 février au 2 mars au Théâtre Maisonneuve.