Malgré les efforts déployés par plusieurs théâtres et salles de spectacles afin d’offrir des tarifs avantageux, le prix relativement élevé des billets décourage de nombreux spectateurs de se déplacer.

Pauline Beauregard nous écrit : « Ma ville doit recevoir sous peu Daniel Bélanger, je désirais tellement l’entendre, eh bien, c’est non. Le billet est à 75 $, pensez-y : 75 $ × 2 = 150 $. Mon épicerie pour une semaine. J’aime la culture, mais quand j’ouvre mon portefeuille, c’est là que ça se passe, désolée pour les artistes. Je reste sur ma faim tout simplement. »

Le contexte économique actuel n’est pas banal. Avec un taux d’inflation élevé et des taux d’intérêt à la hausse, qui forcent les ménages à revoir les sommes versées pour rembourser leur prêt hypothécaire, des choix s’imposent. À près de 80 $ le billet pour aller au théâtre ou pour voir un spectacle, ça fait cher la soirée… Resto et transport non inclus. Les lieux de diffusion qui ont une grille tarifaire avantageuse – à des prix plancher variant entre 25 $ et 35 $ le billet – auraient sans doute intérêt à mieux la faire connaître.

Denis Lagacé, lui, en a contre les frais de service. « Nous désirions voir La famille Addams au St-Denis. Sur le site web il y avait des billets à bon prix. Par contre, les frais de service Ticketpro sur l’internet, par billet, étaient de 11,99 $. Pour cinq personnes, c’est donc 60 $, l’équivalent d’un billet. On a décidé de ne pas y aller. »

La réaction de deux directeurs de théâtre

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Claude Poissant, directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier

« Les théâtres font des efforts pour rendre les pièces plus accessibles, mais c’est sûr que c’est un défi, nous dit le directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier, Claude Poissant. Nos tarifs varient de 29 $ à 45 $ le billet, ce qui est quand même abordable, d’autant plus que l’argent public n’a pas beaucoup augmenté. Mais il n’y a pas de loi là-dessus, parce qu’il y a des shows qui coûtent cher et qui se vendent bien… »

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Catherine Vidal, codirectrice artistique du Quat’Sous

La nouvelle codirectrice générale et codirectrice artistique du Quat’Sous, Catherine Vidal, souhaite « communiquer davantage avec le public ». Elle est consciente que même à 43 $ le billet, « tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir une soirée au théâtre ». « L’exemple du Prospero – qui a mis en place une tarification accessible où les gens peuvent choisir le prix qu’ils paient (25 $, 35 $, 42 $ ou 50 $) – est vraiment intéressant. J’ai hâte de voir le résultat de cette mesure. On a aussi commencé à offrir jusqu’à 10 billets invendus à 20 $ une heure avant le début de nos représentations. »