Le service de traiteur est rétabli, mais les petites chandelles qui éclairaient les tables ne sont pas de retour. C'est la grande nouvelle concernant les «Concerts populaires de Montréal» qui, mercredi, en étaient déjà à mi-chemin de leur saison 2009.

Celle-ci comprend six concerts dont trois de l'Orchestre Métropolitain, l'orchestre «officiel» du lieu. Nézet-Séguin a dirigé le premier et confié les deux autres à des chefs invités. Mercredi, la baguette passait à Aïrat Ichmouratov, musicien russe de 36 ans fixé ici depuis une dizaine d'années. Les Musici l'ont déjà présenté comme compositeur et clarinettiste et l'OSQ vient de l'engager comme «chef en résidence» à partir de la saison prochaine.

Indépendamment du contexte particulier de ces concerts populaires et... amplifiés, on peut dire que les ouvertures de Mozart et de Strauss furent dirigées par un bon musicien et un chef efficace. Seuls les extraits de Rosamunde de Schubert étaient de trop: cette musique déjà ennuyeuse ne convient absolument pas à ce genre de concerts.

M. Ichmouratov fait d'énormes efforts pour parler français et y réussit à moitié, ce qui est déjà beaucoup.

Yves Garand, le nouveau responsable de ces concerts, annonça que le programme de mercredi reprenait celui de la soirée inaugurale qui, il y a 45 ans, mettait en vedette Colette Boky. Mercredi, la succession était prise par la souriante Marianne Lambert.

Le feuillet remis à la porte mentionnait, parmi les «futurs engagements» de la jeune chanteuse, Despina du Cosi fan tutte de Mozart à l'Opéra de Montréal. Cet engagement est passé: ce Cosi remonte à mars dernier et Mme Lambert y révéla un réel talent comique. Ce que j'ai entendu mercredi était moins impressionnant: voix agile et interprétation vivante, certes, mais vibrato prononcé, intonation parfois douteuse, timbre grêle, métallique, perçant, presque toujours désagréable.

Dans le plus difficile des deux airs de la Reine de la nuit, la chanteuse est remarquablement passée à côté de toutes les notes placées au suraigu. Elle se ressaisit dans Wien, Wien, nur du allein, célèbre mélodie de Rudolf Sieczynski donnée en rappel... et en français.

Relever toutes les erreurs du programme imprimé serait trop long. Un seul exemple: pour le «Deh vieni, non tardar» des Nozze di Figaro, on allait entendre l'air d'abord et ensuite le récitatif. Mais cela ne s'est pas produit, Dieu soit loué!

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ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN. Chef invité: Aïrat Ichmouratov. Soliste: Marianne Lambert, soprano. Mercredi soir, centre Pierre-Charbonneau. Concerts populaires de Montréal.