Samantha Fox a vendu 35 millions de disques et peut-être autant de posters pour orner les murs des adolescents. À 52 ans, la princesse de la musique pop anglo-saxonne des années 80 et 90 a toujours plusieurs projets. Elle sera en concert demain à 20 h 30, au parc des Faubourgs, dans le cadre de la 12e édition de Fierté Montréal. Entretien.

Naguère, Samantha Fox était la femme la plus photographiée du Royaume-Uni... après Lady Di. Contrairement à celle-ci, la jeune blonde venait d'une famille anglaise modeste. À 16 ans, elle posait presque nue pour le plaisir des lecteurs du Sun.

Samantha Fox a amorcé sa carrière comme mannequin. Elle a signé un contrat de quatre ans avec le tabloïd britannique pour apparaître à la troisième page de son édition. Grâce à cette visibilité, elle est devenue la célibataire la plus convoitée de son pays dans les années 80. «Les hommes qui me trouvaient sexy et rêvaient de m'épouser viennent désormais me voir avec leur femme et leurs enfants. Ils n'ont plus mes posters ou mes calendriers sur les murs de leur chambre à coucher, mais ils ont gardé une vieille photo de moi dans leur garage [rires].»

En entrevue au téléphone, Samantha Fox est généreuse et rit de bon coeur. La chanteuse ne regrette pas du tout le temps où les gars fantasmaient sur ses attributs féminins. La nostalgie, non merci. «Ce qui est bien dans l'industrie de la musique, c'est qu'on peut toujours apprendre et progresser. Maintenant, je touche à tous les aspects de mon métier. Je produis et j'écris des chansons pour d'autres artistes. Attention, je ne connais pas tout du métier, mais j'apprends constamment.»

«Non veut dire non!»

Samantha Fox se souvient qu'à l'époque où elle prenait des poses très sexy dans The Sun, des féministes affirmaient que la «page 3» incitait au viol. «Ce qui est totalement ridicule, dit-elle. Ironiquement, aujourd'hui, sans faire de politique, je défends les féministes dans leurs combats, par exemple pour l'équité salariale ou le mouvement #metoo, qui dénonce les inconduites sexuelles. Pour moi, non veut dire non. Si quelqu'un n'accepte pas cette réponse, je vais lui faire comprendre!»

«Avec le temps, j'ai appris à prendre ma place comme femme. Dans les années 80 et 90, c'était très dur pour une femme dans l'industrie musicale. Tous les producteurs et les réalisateurs d'albums ou de clips étaient des hommes. Il fallait être très forte pour se faire écouter et défendre ses choix.»

«L'amour, c'est l'amour»

Pour ceux qui ne lisent pas la presse «people», Samantha Fox a fait son «coming out» au début des années 2000. «J'ai aimé des hommes et des femmes, dit-elle. Pour moi, l'amour, c'est l'amour. Tu aimes une personne, pas un genre ou un sexe.»

Mme Fox a longtemps été en couple avec Myra Stratton, son ex-agente emportée par un cancer en 2015. Elle s'est remise en couple il y a deux ans, avec une mère de deux adolescents (des jumeaux) et vit une relation «saine, heureuse et pas compliquée» avec son amoureuse.

Samanta Fox est heureuse de revenir à Montréal, où elle a des ami(e)s. Elle adore renouer avec le public en concert. Elle ressent encore «la montée d'adrénaline», lorsqu'elle monte sur la scène. Elle est aussi en train de faire un album rock qui rendra hommage aux musiciens qu'elle a fréquentés au cours de sa carrière, dans des groupes comme Guns N' Roses, Kiss, Iron Maiden et Motor Head. 

L'artiste carbure aussi à un projet de long métrage ou d'une série avec Netflix. Une adaptation de son autobiographie Forever, publiée l'automne dernier. 

Quelle actrice voit-elle pour jouer son rôle? «Ce ne sera pas une comédienne connue. On va organiser des auditions dans le monde entier pour choisir trois interprètes, parce qu'on va me voir enfant, puis de 16 ans à 21 ans, puis adulte, au moment où je suis devenue une star pop internationale.»

Demain soir, elle va bien sûr interpréter ses succès comme Touch Me, qui demeure sa chanson favorite en concert. «À chaque spectacle, la réaction du public est électrique! Pourquoi bouder son plaisir?!» Dont acte.

En fin de semaine à Fierté Montréal

La Journée communautaire

Aujourd'hui se déroule la populaire journée communautaire, avec ses stands aménagés le long de la rue Sainte-Catherine Est, entre Saint-Hubert et Papineau, tenus par une variété d'organismes, de commerces, de clubs sportifs et socioculturels. Cette journée se veut aussi l'occasion de faire un pont entre les membres des communautés LGBTQ+ et la population en général. On organise aussi le Salon du livre en plein air où l'on peut rencontrer des auteurs de la communauté sur place. (De 11 h à 17 h, sur la portion piétonnière de la rue Sainte-Catherine Est.)

Party District

Dès 22 h, ce soir, la fièvre de ce Party District va secouer l'enceinte du M Telus avec la meilleure musique pour danser toute la nuit. En vedette, trois spécialistes de la scène musicodansante et des artistes de renommée mondiale vont se relayer aux platines durant cinq heures: l'Israélien DJ Aron, l'Américain DJ Cindel de Chicago et une figure connue de la scène locale, Alain Jackinsky. (Au M Telus, de 22 h à 3 h.)

Le Défilé

Le traditionnel défilé de la Fierté débutera demain après-midi, dès 13 h, boulevard René-Lévesque Ouest à l'angle de la rue Metcalfe, pour se terminer rue Alexandre-DeSève, au coeur du Village. Depuis cinq ans, la thématique du défilé est inspirée du drapeau arc-en-ciel. «Pour ce 34e défilé, la couleur mise de l'avant cette année est le bleu, symbole de sérénité et d'harmonie», souligne l'organisation de Fierté Montréal. On invite les participants inscrits au défilé à revêtir et interpréter cette couleur de manière originale. (Dimanche entre 13 h et 16 h.)

Fierté Montréal: https://www.fiertemontrealpride.com/fierte/programmation/#/event/le-defile