Radio Radio «feel zoo». Le groupe électro-rap chiac sort son côté animal sur ce quatrième album destiné à faire danser et décrocher les gens comme dans un «bachelor party». Une invitation à avoir «l'djâble dans le corps» et à mettre «sa vie sur le hold».

Radio Radio n'a officiellement plus que deux visages publics: Gabriel L.B. Malenfant et Jacques Alphonse Doucet.

Le troisième membre, Alexandre Arthur Comeau - qui vient de lancer son premier album solo -, a participé à la genèse et à la création de toutes les chansons de l'album, mais il ne montera plus sur scène avec ses deux complices. Sur la pochette, il signe les paroles de son propre nom, mais les musiques sous le pseudonyme de Zander MacWeegan.

«Alexandre a produit le disque et that's it. Ça fait un bout de temps qu'il ne tourne plus avec nous, sauf pour quelques gros shows. C'est vraiment un gars de studio», dit Gabriel, qui souligne «la complexité du personnage».

Moins de «voix» invitées

Sur Ej Feel Zoo, Radio Radio a réduit à zéro le nombre de collaborations vocales (son album précédent, Havre de grâce, en comptait plusieurs) pour mieux miser sur les musiciens présents. On peut notamment entendre le «violoneux» acadien Johnny Comeau, le guitariste Kim Ho et le bassiste François-Simon Déziel (Misteur Valaire).

«Il y a plus de musique électronique et moins de samples, explique Gabriel Malenfant. Le son est plus concis et straight to the point.»

Une fois de plus, Radio Radio a enregistré une partie importante de son nouvel album en Nouvelle-Écosse, dans le chalet de la grand-mère d'Arthur. Le groupe a également bossé dans le studio du Centre Phi.

Radio Radio a voulu recréer l'énergie du live avec des chansons «rassembleuses». Des titres comme Holiday et Psychic ne lésinent pas sur la qualité des arrangements électroniques, même si l'idée n'était pas de se payer un «trip de studio avec des prises de tête».

«C'était de créer de la musique pour l'fun plutôt que de créer une oeuvre d'art en se cassant la tête pour tous les petits détails de son. Que ça sonne bien, but pas compliqué», résume Jacques.

Prêts pour le dancefloor

Ej Feel Zoo marque la fin d'une trilogie discographique pour Radio Radio. «C'est la réponse à notre troisième album, Havre de grâce. Le son était plus large et expérimental. Là, on revient à une énergie plus primale et animale avec quelque chose d'upbeat pour le dancefloor», dit Gabriel.

Un rythme afrobeat fait sautiller 50 Shades of Beige, alors que le refrain de la pièce-titre a l'effet rassembleur qu'on lui connaît depuis sa sortie. Radio Radio a même interprété la chanson sur le plateau de SNL Québec il y a un mois.

Pasta Rasta est quant à lui un titre loufoque de 23 secondes. «On n'a pas fait de toune, mais c'était trop bon. Il fallait le garder pour faire un trendmark», dit Gabriel en riant.

Le corps, sans oublier la tête

Radio Radio a beau avoir fait un quatrième album qui interpelle le corps plutôt que la tête, les paroles nagent à la fois en surface et en profondeur. La chanson Psych témoigne de la mauvaise santé psychologique de notre société moderne, alors que Holiday s'interroge sur la pertinence de travailler dur toute l'année pour profiter de seulement quelques semaines de vacances.

«Beaucoup de gens voient Radio Radio comme un groupe gomme balloune qui chante Jacuzzi. Notre musique a toujours eu plusieurs niveaux», dit Gabriel.

Avec un quatrième album sur le point de paraître, Radio Radio n'est plus un nouveau venu excentrique sur la scène montréalaise. Le groupe refuse le statut de vétéran, mais entrevoit l'avenir comme une carrière. Ej Feel Zoo est le début d'un nouveau cycle. «J'ai toujours hâte au prochain disque pour me challenger», dit Gabriel.

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> sortie mardi prochain