Depuis le début de l'année, Nikki Yanofsky n'a pas chômé. On a vu la jeune chanteuse montréalaise au TNM lors du dernier Festival de jazz de Montréal, mais elle a aussi participé au Festival de jazz de la Jamaïque, chanté à Carnegie Hall, au Kennedy Center et à Seattle avec le réputé compositeur et chef d'orchestre Marvin Hamlisch, enregistré deux chansons avec Wyclef Jean et eu un tête-à-tête avec Wynton Marsalis qui lui a fait faire un exercice original. À 14 ans, Nikki lance un CD/DVD témoin de son spectacle Ella... of Thee I Swing, enregistré le 11 octobre 2007 au Théâtre Maisonneuve.

Q Pourquoi lancer un album en concert plutôt que celui en studio qui était prêt l'an dernier?

R J'avais 12 ans quand j'ai enregistré ces chansons, ma voix a beaucoup changé. Mon visage aussi. je déteste les vieilles photos, elles ne me ressemblent pas (rires). Mais on veut conserver ces enregistrements pour leur signification historique, comme Stevie Wonder l'a fait en lançant ses premiers enregistrements quand il était plus vieux. On a enregistré mon spectacle au Théâtre Maisonneuve et on l'a tellement aimé qu'on a décidé de le sortir, mais seulement au Canada. L'énergie était tellement extraordinaire, ce soir-là!

Q Pourquoi seulement au Canada?

R Cet album live, tu l'écoutes pour le plaisir, et le public canadien me connaît bien. Mais on veut que mon premier album destiné au marché international soit très bien préparé, avec des chansons originales. C'est difficile d'être reconnue quand tu chantes des versions (covers). Je ne veux pas qu'en partant, on me compare à tous les artistes dont je reprends les chansons. J'ai écrit environ 12 chansons, seule ou avec des collaborateurs, et on va probablement commencer à les enregistrer en novembre, avec le réalisateur Phil Ramone. L'album va sortir en 2009.

Q On a déjà écrit que vous étiez jeune pour chanter des chansons d'amour «adultes». En concert, vous dites que pour trouver l'émotion nécessaire pour chanter ces chansons, vous pensez à votre chien.

R Mon chien est mort il y a deux semaines, donc je ne peux plus faire ça. Mais ces chansons peuvent parler de n'importe quel amour, pour ma famille, pour mes amis... Et puis je suis jeune, mais j'ai prouvé que je pouvais interpréter ces chansons et que j'étais assez disciplinée pour en faire une carrière. Je souhaite qu'on ne me voie plus comme une enfant talentueuse, mais plutôt comme une artiste talentueuse.

Q Comment s'est passée votre rencontre avec Wynton Marsalis?

R C'est un vrai puriste du jazz, il aime vraiment ça. Il m'a juste parlé de ce à quoi je devais m'attendre dans ce métier. Puis il m'a donné une pile de disques et m'a dit: «Écoute-les et dis-moi quels sont les artistes qui font des compromis.» Je pense qu'il voulait mon opinion personnelle, certains artistes peuvent faire des chansons qui ne sont pas originales, mais ils ne perdent pas leur intégrité pour autant. C'était cool comme devoir!

Q Et Wyclef Jean?

R Il est tellement drôle et d'agréable compagnie! Je passe de Phil Ramone à Wyclef, deux époques et deux genres complètement différents, mais nous avons une chose en commun: nous aimons tous deux la musique et quand tu fais ce que tu aimes, c'est vraiment cool! Wyclef c'est plus qu'un artiste qui fait du rap, c'est un créateur. J'ai enregistré deux chansons avec lui (Electric et Ooh Child) et on va faire un vidéoclip ensemble en octobre. Ces chansons sont tellement bonnes que quelqu'un va sûrement les sortir un jour!