Le label Sony Music a annoncé mercredi être parvenue à un accord avec les héritiers du chanteur Prince afin de ressortir l'essentiel de son répertoire musical, la plus récente tentative de commercialiser l'héritage de la légende américaine de la pop.

Depuis la disparition soudaine du chanteur en avril 2016, ses héritiers - ses frères et soeurs - se sont donc entendus avec les trois plus grandes maisons de disques, Sony, Universal et Warner. Pourtant, de son vivant, l'artiste ne cachait pas ses critiques à l'égard de cette industrie.

«Ce contrat de distribution» concerne «35 albums de Prince déjà sortis», indique Sony sur son site. «Ce contrat prend effet ce jour avec 19 albums sortis entre 1995 et 2010», poursuit la maison de disques, une période où Prince s'était séparé de son label, Warner, et sortait sa musique de manière indépendante.

À partir de 2021, Sony obtiendra aussi les droits de douze autres albums, comme Controversy, 1999 ou encore Around the World in a Day. Mais Purple Rain, album le plus célèbre de la superstar de Minneapolis, est exclu de ce contrat.

«Sony Music est honoré de jouer un rôle afin de garder vivante la musique de Prince et de la rendre accessible pour les générations d'auditeurs de toujours et les futurs fans», a indiqué dans un communiqué Richard Story, président du label.

«Un artiste authentique et visionnaire, Prince a changé le monde avec sa musique, en amenant amour, joie et inspiration à des millions» de fans, a-t-il salué.

Prince était pourtant un ennemi juré de l'industrie musicale et de ses conventions. Au milieu des années 1990, il claqua la porte de Warner avant de se montrer avec le mot «slave» (esclave) écrit sur la joue.

Il troqua aussi son nom pour un symbole imprononçable, pour éviter que Warner ne contrôle son extraordinaire production.

À la fin de sa vie, la star s'était néanmoins réconciliée avec le label.

En février 2017, une autre maison de disque, Universal, avait annoncé avoir acquis les droits sur les oeuvres non publiées par Prince depuis le milieu des années 1990, contrat déclaré nul et non avenu quelques mois plus tard par la justice américaine.