Depuis plus de 35 ans, les danseuses nues, les drag queens et les artistes burlesques se côtoient au Café Cléopâtre, l'un des derniers cabarets à Montréal.

C'est à cet endroit, situé sur la Main, que l'équipe du Chant de Sainte Carmen de la Main a donné rendez-vous aux médias pour lancer l'album du spectacle, mis en musique par Daniel Bélanger.

Après une quarantaine de représentations au Théâtre du Nouveau Monde, René Richard Cyr est étonné par la réaction extrêmement positive des spectateurs: «Pour être franc, je ne m'attendais pas à cet accueil. Mais je crois qu'il y a quelque chose qui touche les Québécois dans le message de la pièce. On nous dit de ne pas avoir peur d'être qui nous sommes, d'oser et de nous lever pour dire ce qu'on pense.»

QUESTION AUX ARTISTES

Au lancement de l'album Le chant de Sainte Carmen de la Main, nous avons demandé: quel est votre endroit préféré sur la Main?

«Le Monument-National. Ce théâtre me rappelle de grands souvenirs de l'époque où j'étais étudiante à l'École nationale de théâtre. En quatrième année, c'est là qu'on présentait nos spectacles et ça m'a permis de fréquenter les gens de la Main.» - Éveline Gélinas, l'interprète de Bec-de-lièvre, qui fraternise avec la drag queen Dream

«Je ne fréquente pas beaucoup cette rue. Mais je peux vous dire que je suis partagé entre la joie de voir naître le Quartier des spectacles et la tristesse de voir tous ces gens qui sont poussés du quartier parce qu'ils sont trop tout croches.» - Benoît McGinnis, l'interprète de Tooth Pick

«La Main, je la trouve extraordinaire! Il y a de tout ici. Ça représente bien l'humanité, la vie au complet.» - France Castel, l'interprète de Gloria, et sa fille Dominique Tordion

«Je m'habille chez Hélène Barbeau, j'adore l'Espace Go, je vais souvent dans un bon restaurant mexicain avec mon fils et j'aime aussi le quartier chinois. J'aime me promener sur la Main, car c'est cosmopolite et ça représente bien Montréal.» - L'interprète de Carmen, Maude Guérin

«Je dirais le Café Cléopâtre, parce qu'il faut des endroits comme ça. Sur la Main des années où se déroule la pièce, en 1975-1976, il y avait des endroits où les gens seuls pouvaient se retrouver sans se faire pointer du doigt, même s'ils étaient déguisés, hors-normes. C'est cette Main qui me touche, mais il ne reste pratiquement plus rien de cette époque.» - René-Richard Cyr