Banale enfilade de trois contes mettant en vedette les plus célèbres princesses de Disney, le traditionnel spectacle Disney Live présenté au Saint-Denis est cette année paresseux et sans surprise. Mise en scène anémique, liens tirés par les cheveux, les enfants et leurs malheureux parents ont droit au service minimum.

Trois merveilleux contes de fées présente donc les histoires de Cendrillon, de Blanche-Neige et de La Belle et la Bête. Quant à Mickey, Minnie, Goofy et Donald, ils se contentent de lire dans un livre magique le début de chaque récit et interviennent à plusieurs reprises pour résumer l'intrigue et la faire avancer : chaque conte ne durant que 30 minutes, on ne peut pas trop s'attarder aux détails. Si cette technique fonctionne correctement avec Cendrillon et Blanche-Neige, c'est plus problématique avec La Belle et la Bête, où on passe d'une scène de confrontation à une chanson d'amour sans qu'on comprenne pourquoi les deux protagonistes se sont rapprochés.

L'an dernier, Mickey et ses amis, qui voulaient créer une comédie musicale, partaient à la recherche de vedettes pour leur spectacle et rencontraient des personnages issus d'autres histoires de Disney. Avec des projections vidéos et des accessoires tout de même spectaculaires - dont une voiture qui tombait toujours en panne-, on sentait un réel effort de mise en scène.

Ce n'est pas le cas cette année, où les princesses se contentent de tourner en rond les bras levés au ciel, où le décor ne change à peu près pas d'une histoire à l'autre et où les chorégraphies de groupes sont rares et peu relevées - seuls les sept nains de Blanche-Neige et la chanson des ustensiles, dans La Belle et la Bête, sauvent le spectacle de la banalité.

Surtout, il y avait l'an dernier une histoire originale et bien scénarisée, ce qui fait cruellement défaut cette année : résumer trois contes archi-connus ne demande pas beaucoup de créativité. On sait que les enfants aiment la répétition, et ils se sentent bien malgré tout dans cet univers dont ils connaissent toutes les ficelles. Mais leurs patients parents, eux, qui ont déjà entendu chaque histoire des dizaines de fois - une estimation prudente -, passent une soirée atrocement longue, alors que le spectacle ne dure pas deux heures, entracte inclus.

On a par ailleurs partiellement réglé le problème de la langue en éliminant l'animateur qui s'exprimait dans un français plus qu'approximatif. Mais la version française reste une bande préenregistrée sur laquelle les acteurs font du lipsync. S'ils s'en tirent correctement lors de chansons lentes, c'est la catastrophe dans la plupart des dialogues ou lorsque le tempo est plus rapide : ils ne font alors qu'ouvrir et fermer la bouche, arrivant parfois à terminer une phrase avec le bon mot pour donner le change.

Bien sûr que les enfants n'y voient que du feu. Bien sûr que la «magie de Disney» opère toujours, même offerte sur le pilote automatique. Mais vu le prix des billets et des produits dérivés vendus à l'entrée, on est en droit - les parents bien sûr, qui paient la note, et les enfants, qui sont peut-être captifs mais pas idiots - de s'attendre à un produit beaucoup plus relevé et soigné. C'est une question de respect.

Disney Live - Trois merveilleux contes de fées. Au Théâtre Saint-Denis jusqu'au 28 décembre.