On aura rarement vu une ouverture aussi rock au Festival Voix d'Amériques (FVA). Les deux invités d'honneur, Mélissa Auf der Maur et Michel Faubert, ont offert tour à tour des spectacles uniques, forts en décibels et en émotions.

Vendredi à La Tulipe, la rockeuse rouquine montréalaise proposait ni plus ni moins qu'un cadeau à ses fans, puisque le spectacle qu'elle a conçu spécialement pour le FVA, a-t-elle confirmé, était son dernier avant de retourner en studio, sa tournée Out Of Our Minds étant terminée.

C'était un show sous forme de crescendo, en trois parties, qui s'est ouvert en acoustique pour se terminer en rock pur et dur, dans une ambiance visuelle et sonore créée par la compagnie Foumalade.

Auf der Maur a offert généreusement plusieurs de ses pièces, mais aussi quelques interprétations personnelles, notamment Stop Me If You Think You've Heard This One Before de The Smiths, Love Like Blood de Killing Jone ou Wolf Moon de Type O Negative. Comme invité spécial, le saxophoniste déjanté Jorgen Munkeby, qui a pété les oreilles de la galerie.

Bien entourée de son band de gars, Melissa Auf der Maur en impose, et est en parfaite symbiose avec son public, à qui elle parle en français et en anglais sans problème, avec le charme qu'on lui connaît. Semble-t-il que ce spectacle est la première pierre de l'édifice à construire pour son prochain album, ce qui rend curieux. En finale, elle a salué les poètes du 10e FVA en leur dédiant When the Music's Over des Doors... Respectueuse, la dame.

Faubert rencontre Voïvod

On se demandait bien ce que cela allait donner, cette soirée (Spoken Metal) de Michel Faubert en compagnie du groupe Voïvod. Eh bien, disons que, samedi, dans la Sala Rossa bondée, tout le monde a été «flabbergasté». Les histoires louches de Faubert et le métal lourd de Voïvod vont parfaitement bien ensemble, et encore plus si on leur ajoute la vielle à roue de Nicolas Boulerice (du groupe Le Vent du Nord) et les échantillonnages de DJ Ram.

Le mariage du Moyen-Âge et de la science-fiction dans toute sa splendeur! Faubert a choisi dans son répertoire des histoires pas trop reculées dans le temps, des histoires d'extraterrestres parfois, qui se rapprochaient de l'univers du groupe métal culte du Québec, et les gars de Voïvod étaient particulièrement en forme, visiblement ravis d'être sur scène avec le célèbre conteur.

Pierre Flynn est même venu faire un petit tour pour une chanson inspirée par l'actualité, à propos de ces oiseaux morts qui sont tombés du ciel dans les derniers mois... À la fin du spectacle, qui aurait pu être casse-gueule pour Faubert, nous avions l'impression d'avoir assisté à l'un des grands shows du FVA, et nous étions certainement plusieurs à imaginer un album qui pourrait naître de cette fusion hors normes, mais très réussie. Bref, c'est un départ sur les chapeaux de roue pour le FVA, qui se poursuit jusqu'à vendredi.