Les années punk rock de Vulgaires Machins semblent de plus en plus loin derrière Marie-Eve Roy, qui en est demeurée un membre important (voix, guitares, claviers) jusqu'au dernier album lancé en 2011, sans compter les performances menées sur scène jusqu'en 2013... suivies d'une «pause indéterminée».

L'auteure, compositrice et interprète a depuis lancé Bleu Nelson, réalisé en 2016 par Julien Mineau, et voilà ce Multicolore, coréalisé et exécuté par Gus van Go, Werner F. et le tandem Likeminds (Jesse Singer, Chris Soper).

Voilà de l'indie pop mélodique sans flafla, bricolée avec les outils d'aujourd'hui et d'hier. Cette facture anglo-américaine est archiconnue depuis l'aube de la précédente décennie, à la différence que le texte (majoritairement cosigné avec Jonathan Harnois) est chanté en québécois de bon aloi.

En toute intimité, la narratrice y exprime des sentiments partagés, y ressasse des épisodes de la vie. Elle y aborde les questions de l'autonomie, du libre arbitre, de l'inévitable vieillissement, de l'impasse entre amoureux.

Elle y évoque des angoisses insomniaques, y manifeste le désir d'une existence pleine du début à la fin, «fidèle à tes étincelles», y souhaite la prolongation incertaine d'une relation qui restera ancrée au fond de soi quoi qu'il advienne.

Un trek au Népal y devient une métaphore chansonnière, un comportement au sein d'une relation amoureuse y est regretté, la détermination de maintenir le feu de l'amour y est affirmée.

Les intentions poétiques sont là, les rimes soignées, quoique peu virtuoses de manière générale. Simples et bien construites, ces chansons se destinent à un public plus vaste que celui déjà conquis par la principale intéressée.

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Indie pop. Multicolore. Marie-Eve Roy. La Tribu.