Connu en début de carrière sous le pseudo Un Blonde, Jean-Sébastien Audet adopte une nouvelle combinaison de nom-prénom : Yves Jarvis réunit son second prénom réel et le nom de famille maternel. Rassurons-nous, seule diffère l'appellation, l'approche reste la même, ceci incluant les moyens de parvenir à des résultats étonnants, maturité acquise en prime.

Il n'y a donc pas lieu de s'étonner du pouvoir attractif de ce jeune Métis montréalais, sa patte est restée puissamment évocatrice dans ce nouveau contexte. The Same But By Different Means réunit 22 titres pour la plupart très inspirés, de formats généralement courts sauf exception.

Effets de réverbération, séquences planantes, mixage extrêmement personnel, mélodies vocales sensuelles et délicates, banque d'échantillons sonores urbains ou bucoliques confèrent une fragrance absolument unique à ce bouquet de référents stylistiques - folk, soul, gospel, jazz, électroacoustique... pop !

Ce qu'on ressent surtout chez cet artiste, en fait, est un usage brillant de la liberté d'agir en création. Cela pourrait mener à n'importe quoi, inutile de le souligner, mais nous avons ici affaire à un artiste de grand talent, parfaitement capable de façonner un monde inédit tout en restant fidèle aux paramètres fondamentaux de la pop et de la création chansonnière.

Ajoutons à cet angle d'attaque une manière inédite de mener les exécutions devant public, ce qui nous fait piaffer d'impatience pour la suite sur scène.

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Pop expérimentale. The Same But By Different Means, d'Yves Jarvis. Anti Records.