On ne sait pas trop ce qu'a mangé Daran ces dernières années, mais il y a sur Endorphine une hargne et une puissance qu'on ne lui connaissait plus. Son précédent disque sorti en 2014, Le monde perdu, était plus lancinant, alors qu'on retrouve ici un Daran vraiment punché - il est même pratiquement punk sur l'abrupte Pauvre ça rime à rien.

C'est intense, c'est chanté sans filtre et c'est, pour employer un mot à la mode, organique. Les neuf chansons s'étirent dans le temps et l'ambiance - la plus longue dure sept minutes, la plus courte quatre! -, certaines étant même plus musicales que chantées (Dur à cuire, Halima).

Plus rock que pop dans les arrangements, extrêmement mélodieux (Elle dit, Ça y est je repars), le compositeur, guitariste et interprète porte à bout de voix les textes de son comparse Pierre-Yves Lebert, sur ce disque qu'il semble avoir fabriqué tout seul (seul le batteur Marc Chartrain est crédité comme musicien!).

C'est clair, et c'est beau à entendre, Daran a encore du chien et sa capacité à nous remuer les tripes est intacte.

* * * 1/2

ROCK. Endorphine. Daran. Le mouvement des marées.