Dans L'alchimie des monstres, premier album de Klô Pelgag, la déviation du réel en était le principal dada - c'est le moins qu'on puisse dire!

Cette fois, les «ferrofluides-fleurs» ont beau pousser au milieu des champs magnétiques, on a beau y attendre «trois jours sur le bord d'un fossé à manger des flocons de tempête» ou assister à la naissance de la Sainte-Étoile thoracique à la dernière station, la science-fiction et le réalisme magique de la chanteuse sont ici entrelardés de situations bien tangibles au-delà de leur diffraction poétique - romantisme, désir, abandon de soi, insomnie, réflexion fantaisiste sur les personnages de cire au musée Grévin...

Pour s'en imprégner, il faut réécouter et relire les paroles plusieurs fois sans avoir l'intention de se faire une tête.

Échevelée par moments, Miss Pelgag? Chose certaine, sa proposition musicale est aussi ambitieuse et réussie que la précédente et repose sur la même équipe: Sylvain Deschamps coréalise L'étoile thoracique avec Klô et son frère Mathieu, qui en a arrangé l'orchestre à cordes, le trio de cordes et le sextuor de cuivres.

Cette synthèse éclairée de musiques contemporaines, bruitistes, free, prog ou minimalistes, est au service de la forme et en augmente la charge.

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CHANSON. L'étoile thoracique. Klô Pelgag. Coyote Records.