Ça commence sur un blues acoustique, blues de champs et de collines à travers lequel souffle une brise de trombone. Les obliques tanguent, un corps ronronne, des seins lui demandent cou'donc t'es-tu fou mon ostie?

Ça s'enchaîne avec blues routier, avec proéminence du clavier, avec description d'escales et de pauses forcées, de méchantes virées, de gros fun noir et d'occasions de lui demander c'est quoi son nom. Ça se retrouve sur Fulton Road, ça s'y enfarge le coeur, ça s'y défonce la fiole, ça s'y défait la mine de crayon, un folk blues couleur graphite se brinquebale vers l'horizon. Ça se dit Ouais ben sur un blues sale et déconstruit à la Tom Waits. Ça veille tard, ça boit fort, ça ramasse les corps morts. Ça s'arrange avec les esprits croches et les esprits droits, y a du boeuf dins chars, du bum dins parcs pis du monde dins rues en tabarnak. Ça finira un lundi de novembre. Lundi à errer dans son lit, sur les chemins du doute et de l'ennui, sur un bluesy work song gonflé par des cuivres qui font s'élever la boule d'émotions.

En rimes, le No2 de Bernard Adamus arpente le doute, le désir, la panne d'amour, le voisinage, le quartier en en bas de la côte, la communauté d'affinités, le lendemain de veille, la veille forcément arrosée, la route et ses cahots, la tournée, la déprime, la tête qui tourne. Des nuages et de la lumière dans cet humain en selle sur un joual poétique destiné à ses croyants et pratiquants. Exclusivement? Les éclairs d'inspiration peuvent en faire croître le rayonnement.

À télécharger: Les chemins du doute

Folk / Blues

Bernard Adamus

No 2

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