(Vancouver) Une femme de Vancouver a intenté une poursuite civile contre Paramount Pictures et le rockeur punk Stephen Jones des Sex Pistols, alléguant qu’il l’avait agressée sexuellement alors qu’elle était figurante dans un film il y a plus de 40 ans.

La déclaration déposée par la plaignante devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique indique qu’elle avait 14 ans et qu’elle travaillait pour le film « Ladies & Gentlemen, The Fabulous Stains » lorsque Stephen Jones lui a fourni de la marijuana avant de l’agresser sexuellement dans sa chambre d’hôtel.

Le tribunal a mis en vigueur une ordonnance de non-publication pour protéger l’identité de la femme. Son avocat, Jason Gratl, a dit en entrevue qu’il ne pouvait pas expliquer pourquoi le procès avait été intenté 44 ans après les évènements allégués.

L’avis de réclamation déposé mercredi affirme que Paramount n’a pas pris les mesures adéquates pour avertir les mineurs ou leurs parents des risques liés au travail sur le plateau de tournage avec Stephen Jones ni imposé des conditions contractuelles restreignant les contacts de M. Jones avec les jeunes figurants et sa consommation de drogues.

Aucune des allégations n’a été amenée devant les tribunaux.

Paramount n’a pas immédiatement répondu à une demande d’entrevue. M. Jones n’a pas pu être contacté pour commenter. Ni Paramount ni Stephen Jones n’ont déposé de déclaration de défense.

La poursuite déclare que Paramount a embauché M. Jones, qui avait 24 ans à l’époque, pour un rôle dans le film en raison de sa réputation de « rockeur punk » qui consommait des quantités excessives de drogues et d’alcool et avait déjà agressé sexuellement des filles mineures.

« L’accusé Paramount comptait sur la réputation et l’histoire de l’accusé M. Jones pour commercialiser “The Fabulous Stains” », stipule le communiqué, ajoutant que la société « a également embauché d’autres musiciens punk rock bien connus dans le même but ».

Le communiqué mentionne que malgré cette information, l’entreprise n’a pris aucune mesure pour protéger les jeunes travailleurs.

Le film porte sur des adolescents mécontents d’un groupe de punk rock et est sorti en 1982.

La poursuite indique que la femme demande des dommages et intérêts, affirmant que l’agression présumée « lui a causé des blessures psychologiques, notamment une perte d’estime de soi, une image d’elle-même et une identité préjudiciables, et une perte de confiance dans son intimité et envers des partenaires potentiels ».

La poursuite mentionne qu’elle a été embauchée avec des centaines d’autres figurantes jouant le rôle d’admiratrice d’un groupe de rock exclusivement féminin et féministe. Stephen Jones avait été embauché pour jouer le rôle d’un « guitariste punk rock instable dans un groupe fictif entièrement masculin, The Looters »

Le 13 avril 1980, l’adolescente se serait rendue au Denman Inn, « un endroit sous la direction et le contrôle » de Paramount, avec l’intention d’inviter l’actrice principale du film, Diane Lane, à faire du patin à roulettes.

Lorsqu’elle est entrée dans le vestibule, Stephen Jones se serait approché d’elle et lui a dit qu’il avait le numéro de téléphone de Diane Lane dans sa chambre d’hôtel et lui a demandé de l’accompagner pour le récupérer. Une fois dans sa chambre, M. Jones aurait donné de la marijuana à l’adolescente, puis éteint les lumières et fermé les rideaux.

Le document affirme qu’elle avait compris que M. Jones était susceptible de faire des avances sexuelles. Elle lui a dit qu’elle n’y consentait pas et qu’elle n’avait « que 14 ans, 1-4 ». Malgré cela, il l’aurait tirée sur son lit, puis aurait grimpé sur elle pour l’embrasser et l’agresser.

« La plaignante a dit à plusieurs reprises “non” au défendeur Jones et a essayé d’éloigner sa main, pour finalement se libérer de lui et quitter la pièce », est-il écrit dans l’avis de réclamation.

La poursuite indique qu’elle a été initialement « à la fois repoussée et flattée par cette attention sexuelle non désirée de la part de quelqu’un qu’elle croyait être une vedette du rock et du cinéma ».

Le document stipule qu’elle n’en a pas parlé à ses parents parce qu’elle était confuse, et que ce n’est que lorsqu’elle était plus âgée qu’elle « s’est sentie sexuellement violée, sexuellement honteuse et en colère » à propos de l’agression présumée.