La meneuse de Rosier, Béatrix Méthé, et le multi-instrumentiste nommé aux prix Grammy Quinn Bachand, si jeunes soient-ils, ont déjà vécu plusieurs vies de musiciens. Ils poursuivent leur chemin en collaborant pour le projet Diamond Day, fusion électro-pop et shoegaze aux élans vaporeux. Le duo présentera son album Connect the Dots à la Casa del Popolo, à Montréal, le 28 mars.

La rencontre et la naissance de Diamond Day

Quinn Bachand : On s’est rencontrés à l’adolescence. On était tous les deux déjà musiciens. Je jouais avec différents groupes, Béatrix était avec Rosier. Je suis de Vancouver, mais j’ai déménagé à Boston à l’époque. On a gardé contact, en faisant des allers-retours entre Boston et Montréal. J’étudiais la réalisation et l’enregistrement [à Berklee] et Béatrix écrivait beaucoup de chansons, tout en jouant avec Rosier. Ils faisaient du folk, mais certaines de ses chansons n’étaient pas nécessairement alignées avec le projet Rosier. On a commencé à les enregistrer, à partir de 2017 environ. Et on n’a rien sorti. Mais pendant la pandémie, on a commencé à penser un peu plus sérieusement à toute cette musique qu’on enregistrait sans la sortir depuis trois ou quatre ans. On s’est dit qu’on allait se concentrer là-dessus et on a fait cet album (Connect the Dots), qui ne correspondait pas à nos autres projets, mais qui est de la musique que nous voudrions écouter dans la vie.

Le son Diamond Day

Extrait de Summerland
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Quinn : Il y a beaucoup d’éléments qui peuvent rendre les gens inconfortables dans notre musique. Non pas qu’elle soit compliquée à écouter, il n’y a rien de trop fou. Mais on a expérimenté avec beaucoup de sons qui ne sont pas forcément appropriés dans d’autres contextes musicaux, avec moins de sons acoustiques, mais plutôt des échantillons de sons qui nous permettent de les travailler énormément et ensuite de voir ce que ça donne.

Travailler à deux

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Béatrix Méthé

Quinn : [La création], c’est différent chaque fois. Béatrix est excellente pour travailler sur des démos, avoir des sons cool, des paroles, des mélodies. Et elle me les envoie, puis je travaille dessus. Ou vice versa : j’ai des mélodies et des paroles approximatives et elle transpose ça dans ses mots.

Béatrix Méthé : Il peut y avoir des frustrations, quand on travaille avec quelqu’un. Mais on a développé cette confiance en l’autre qui nous permet de nous laisser aller dans le processus, même quand on pourrait avoir des doutes en chemin. J’ai appris dans les dernières années, en faisant de la musique avec Quinn, que si on essaye et qu’on croit au fait que tout est possible dans le processus, on peut arriver à un résultat intéressant. Contrairement au fait de vouloir tout contrôler, ce qui, finalement, devient un obstacle.

Quinn : On est confortables avec l’idée de donner ce qu’on fait à l’autre et le laisser faire. Je peux la laisser au micro faire ce qu’elle veut et j’ai confiance que le résultat sera le bon.

Travailler sur plusieurs projets

Extrait de Come Over Here
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Béatrix : Chacun de nos projets influence les autres d’une façon. Surtout par rapport à Rosier, puisque Quinn est notre réalisateur depuis 2019. Il y a beaucoup de Rosier dans Diamond Day, et de Diamond Day dans Rosier. J’ai grandi avec la musique traditionnelle. C’était ce qu’on jouait, mes parents sont musiciens, et quand nous allions dans des fêtes, c’est ce que tout le monde jouait. Mais ce n’est pas ce qu’on écoutait. J’ai grandi en écoutant de la musique complètement différente de celle que j’ai appris à jouer. Je pense que ça joue beaucoup dans nos personnalités. Je pense qu’on peut avoir beaucoup de choses en commun dans différents projets sans que ça sonne similaire.

Diamond Day sur scène

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Quinn Bachand

Quinn : On a essayé plusieurs choses et ce n’était pas facile. Mais on est allés voir le groupe Spirit of the Beehive en concert au Vermont et ça a tout changé. Je pensais qu’on ne pouvait pas avoir des tracks sur scène, mais l’un de mes groupes préférés l’a fait, avec tout ce que ça implique, et ça marchait, même si lorsqu’ils se trompaient, il fallait recommencer. Alors, on s’est dit : « fuck it ». On a notre logiciel sur scène. On est habitués à jouer acoustique, mais si ça sonne mieux, et c’est le cas, c’est tout ce qui compte. La voix de Béatrix est là, elle sonne incroyablement bien, alors ça marche.

Béatrix : C’est vraiment excitant. C’est bien d’avoir tout ce terrain à deux personnes. Tout ça est une expérience d’apprentissage. On apprend à utiliser de nouveaux outils. On a aussi la possibilité de jouer des chansons avec des arrangements complètement différents, on a la flexibilité de s’amuser, et c’est super.

La suite

Béatrix : L’internet a été très gentil avec nous ! En 2023, on a contacté des gens via Bandcamp, courriel et Instagram. Des artistes qu’on admire. Beaucoup ont répondu, dont John Tejada et le groupe SPC ECO. On a ces morceaux qui sortent avec eux très bientôt, on est très contents.

Quinn : Et on a des remix de nos chansons qui vont sortir ensuite !

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