La Montréalaise a remporté le plus grand honneur de la soirée, soit celui de l’album de l’année, lors d’une cérémonie haute en couleur à Halifax. Tour d’horizon.

Les Québécois aux prix Juno

Alors qu’elle se présentait à la soirée principale des prix Juno avec un trophée en main (elle a remporté celui de l’album pop de l’année, samedi soir, pendant le gala d’ouverture), Charlotte Cardin a finalement conclu le week-end avec une récolte de deux prix, sur une possibilité de six. La Montréalaise, qui était l’artiste la plus nommée cette année, est remontée sur scène un peu plus tard dans la soirée, pour une superbe interprétation de son succès Confetti. Toujours en territoire québécois, un hommage à Karl Tremblay, des Cowboys Fringants, a été rendu par la pianiste Alexandra Stréliski. « Ton bout du chemin est arrivé beaucoup trop tôt, Karl, mais tu as semé tellement de poussière d’étoiles dans nos cœurs que tu n’arrêteras jamais de briller », a dit la musicienne au micro, avant un poignant numéro au piano, durant lequel elle a réinterprété Les étoiles filantes, tandis que des photos du chanteur mort l’an dernier ont défilé sur les grands écrans derrière elle.

Tout en musique

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Talk a chanté sur scène dimanche en plus d’être sacré découverte de l’année.

La soirée des prix Juno a plutôt été faite d’une succession de prestations que de remises de prix. Seuls quatre trophées ont été remis dimanche soir, tandis qu’une quarantaine avaient été remis la veille, lors du gala d’ouverture. C’est ainsi que TALK, auteur-compositeur-interprète chouchou du Québec, est monté pour la première fois sur une scène à Halifax pour une autre très belle performance. Il a ensuite reçu le prix de la découverte de l’année. L’hommage à Gordon Lightfoot et Robbie Robertson, rendu notamment par la Montréalaise Allison Russell et Aysanabee, a donné un autre moment de musique particulièrement touchant et captivant. Le gala des prix Juno a le grand mérite de faire une grande place à des artistes canadiens de tous les horizons sur sa grande scène. Karan Aujla, rappeur et auteur-compositeur indo-canadien, a été l’un des premiers à se présenter devant la foule et les caméras, pour interpréter Admirin’ You et Softly. C’est d’ailleurs lui qui a remporté le Grand Prix du public, en fin de soirée. Jeremy Dutcher et Elisapie ont uni leurs forces pour un numéro captivant où chacun a interprété quelques-uns de ses morceaux.

Nelly Furtado à l’animation

Elle n’a pas été qu’une animatrice divertissante, dimanche soir. Elle a également été partie prenante du spectacle. La chanteuse Nelly Furtado, qui nous a offert plusieurs succès dans les années 2000, nous les a servis en rafale en tout début de soirée, ouvrant la cérémonie par un medley qui a permis de nous rappeler que son répertoire est plutôt bien garni. Entre Promiscuous et I’m Like a Bird en passant par Maneater, Furtado a ravi la foule réunie à Halifax pour cette soirée des prix Juno quelque peu insatisfaisante sur le plan du facteur « wow », mais tout de même divertissante.

La musique à l’honneur, avant tout

Le rappeur Maestro Fresh Wes, après une présentation sentie de Kardinal Offishal, a reçu tous les honneurs dimanche soir, alors que l’on soulignait son intronisation au Panthéon canadien de la musique. Celui qui a été le premier rappeur canadien à atteindre le top 40 de Billboard a également été le premier à recevoir le prix Juno de l’album rap lorsque celui-ci a été créé. « J’étais là quand Leonard Cohen a lui-même était intronisé au Panthéon. Quel honneur, en 2024, d’être ici maintenant. This is hip-hop ! » Un autre honneur a été remis à Tegan and Sara (pour la fondation portant leurs noms), présenté par Elliot Page, qui a souligné l’importance d’une telle initiative pour le bien-être de la jeunesse LGBTQ2S+. Les jumelles auteures-compositrices-interprètes ont ainsi reçu le Prix humanitaire de l’année.

Les autres grands gagnants du week-end

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Dominique Fils-Aimé a mis la main sur le Juno de l’album jazz vocal de l’année, décerné samedi.

Les prix Juno ont été remis durant deux soirées, la première tenue samedi, également à Halifax. Tate McRae a été couronnée grande gagnante de la première soirée : son succès Greedy a été choisi comme simple de l’année et elle a remporté le prix de l’artiste de l’année, catégorie dans laquelle était également nommée Charlotte Cardin. Le prix du meilleur album francophone est allé aux Cowboys Fringants avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Le prix a été récupéré par le bassiste du groupe, Jérôme Dupras, visiblement touché et qui a préféré ne pas s’étendre en remerciements. Le vidéoclip de l’année a été décerné à Demons d’Allison Russell, réalisé par son compatriote montréalais Ethan Tobman. Dominique Fils-Aimé a mis la main sur le Juno de l’album jazz vocal de l’année.

La Presse Canadienne

Le Fonds de la musique du Canada versera 32 millions aux créateurs et créatrices de musique

Le gouvernement du Canada a annoncé dimanche, dans le cadre de la soirée des prix Juno, l’octroi d’une somme de 32 millions de dollars pour maintenir les mesures en faveur de la promotion de la carrière d’artistes canadiens. La somme sera distribuée durant les deux prochaines années. La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a annoncé « le renouvellement et l’augmentation du financement destiné au Fonds de la musique du Canada pour continuer à favoriser la réussite des artistes canadiens au pays et à l’étranger », a annoncé le ministère. Le Fonds de la musique du Canada, par l’entremise de FACTOR et de Musicaction, finance environ 5000 projets par année en appui à la musique canadienne. Quelque 139 millions de dollars avaient déjà été versés, sur trois ans, durant la pandémie, pour assurer la viabilité du secteur de la musique.