Retour à l’électro pour James Blake qui propose un album à la fois dansant et atmosphérique

Jusqu’à The Colour in Anything, en 2016, James Blake était pour nous un artiste d’hiver. Sans être glaciales, sa mélancolie, sa voix filtrée et ses notes de piano ou de clavier touchaient directement les zones sensibles du cœur plutôt que de le réchauffer.

Son œuvre a ensuite révélé des facettes plus pop, R & B et hip-hop au fil de ses collaborations subséquentes (Jay-Z, Kendrick Lamar) pour culminer avec l’album Assume Form, en 2019. Les participations de Travis Scott, Metro Boomin et Rosalía contribuaient au changement d’ambiance, mais c’est surtout une production plus rythmée et structurée ainsi qu’un romantisme omniprésent qui tranchaient avec le reste de sa discographie.

Friends That Break Your Heart, qui a suivi deux ans plus tard, était même davantage conventionnel avec ses ballades harmonieuses et senties.

Plutôt que de poursuivre dans cette lignée, l’artiste britannique est retourné à ses racines électros sur Playing Robots Into Heaven. Près de la moitié des 11 titres sont instrumentaux et même si elles ont des paroles, les chansons s’appuient avant tout sur leur musicalité.

Avant de lancer son premier album homonyme en 2011, James Blake a enchaîné une série de trois maxis qu’on a qualifiés de post-dubstep. Sa nouvelle offrande en propose une version raffinée.

Loading et Big Hammer, les deux premiers extraits fort entraînants à l’étonnante construction, annonçaient le potentiel dansant de Playing Robots Into Heaven, mais on ne se doutait pas que James Blake allait créer un tube de boîte de nuit de la trempe de Tell Me.

Il est suivi de Fall Back, plus lounge, mais tout aussi irrésistible. I Want You to Know, qui reprend le refrain de Beautiful chanté par Pharrell Williams, est également parfait pour la liste de lecture d’un resto branché. Le collage étrange de He’s Been Wonderful ne fonctionne toutefois pas aussi bien.

Asking to Break, qui ouvre le disque, Fire the Editor et If You Can Hear Me sont les morceaux qui sont le plus près du James Blake des dernières années et ils sont très beaux. Tout comme Night Sky et la chanson-titre, deux compositions singulières dans lesquelles on se laisse flotter.

James Blake a créé un magnifique album de musique ambient, qui fait du bien, été comme hiver.

Extrait de Tell Me

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Playing Robots Into Heaven, de James Blake

Électro

Playing Robots Into Heaven, de James Blake

James Blake

Universal Music

8,5/10