Le festival MUTEK démarre ce mardi dans une ambiance éclectique où les musiques électroniques se rencontrent et vont de pair avec la créativité numérique. Au menu : de quoi explorer, découvrir, s’émerveiller et, bien sûr, danser. Tour d’horizon.

« MUTEK a une particularité et c’est qu’on y présente majoritairement des performances en direct, contrairement à des DJ sets. La communauté du festival le sait, mais le public ne le sait pas forcément. » Marie-Laure Saidani, de l’équipe de programmation de MUTEK, sait bien que l’évènement en est un de niche, que les curieux découvrent avec plaisir, mais que certains trouvent peut-être plus intimidant à aborder.

La scène montréalaise de la musique électronique connaît la réputation du festival et comprend qu’on y trouve largement de quoi se satisfaire lorsque le genre nous plaît.

Mais peut-être faut-il encore démystifier un peu MUTEK pour le grand public, bien que le festival célèbre cette année son 24e anniversaire. On a donc les performances de musique électronique en direct. Pour l’équipe de programmation, cela veut souvent dire de convaincre des artistes de se jeter à l’eau et de prendre le risque de présenter leur musique en la jouant live, en mettant leur créativité au service du moment présent.

« Il n’y a qu’un seul DJ set cette année en salle et ce sera celui de Jennifer Cardini, dit Marie-Laure Saidani. C’est une artiste qui en a fait vraiment beaucoup pour la scène et pour le développement et l’ouverture de la musique électronique, de mon point de vue. Je suis hyper contente qu’elle fasse notre spectacle de clôture. »

PHOTO FOURNIE PAR MUTEK

La DJ niçoise Jennifer Cardini

Beaucoup des performances présentées à MUTEK viennent allier la musique et la création numérique, ce qui permet des spectacles multidisciplinaires et multisensoriels. Ainsi, il n’est rarement que question de profiter du set en direct.

Cette année, c’est particulier parce que beaucoup d’artistes vont amener leurs artistes visuels avec eux, donc ça veut dire qu’ils ont conçu leurs sets avec un certain esthétisme visuel qui va avec et ils tiennent à ce que ces créateurs viennent performer en même temps qu’eux.

Marie-Laure Saidani, de l’équipe de programmation de MUTEK

Des séries intérieures et des découvertes extérieures

Le festival MUTEK se déploie en différentes séries thématiques, au sein desquelles on retrouve souvent un programme hétérogène. Pour la série « signature » A/Visions, où les œuvres audiovisuelles sensorielles fusionnent l’image, le son et la technologie, le Théâtre Maisonneuve accueillera quatre artistes « complètement à l’opposé les uns des autres ».

À la Société des arts technologiques (SAT), un programme d’œuvres et de performances immersives sera à l’horaire toute la semaine dans la série Satosphère.

Et pour ceux qui souhaitent rencontrer des artistes qu’ils apprécient tout comme pour ceux qui voudront tâter le terrain de MUTEK, le festival présente pour la deuxième année des performances gratuites sur l’esplanade Tranquille de la Place des Arts. « C’est gratuit, ouvert à tous, à partir de 17 h. Ce sont aussi des lives qui vont y être présentés et à partir de 17 h, il y aura des DJ sets », explique Marie-Laure Saidani.

« C’est vraiment la porte d’entrée de MUTEK, ajoute-t-elle. Tu peux rencontrer des gens là-bas qui te diront qu’il faut absolument aller voir tel ou tel artiste en salle. »

La programmation accueille de nombreux artistes internationaux, tout en faisant une place aux talents locaux, avec un alignement à moitié canadien et québécois. « Même si la réalité de l’industrie de la musique fait que certains artistes peuvent devenir inaccessibles financièrement, on arrive à faire venir beaucoup d’artistes intéressants et on a aussi beaucoup de gens qui nous approchent pour dire qu’ils veulent présenter leurs projets à MUTEK. »

Les recommandations de la programmatrice Marie-Laure Saidani

A/ Visions 2 : Hatis Noit & Yuma Kishi, DATUM CUT et SPIME.IM

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Hatis Noit

« Pour moi, ça va être un highlight du festival. Hatis Noit, qui est une artiste du Japon, utilise sa voix de manière assez particulière parce qu’elle maîtrise le chant diphonique pour créer des sons multiples simultanément. Elle en fait des boucles vocales et les accompagne avec de l’électronique. En show, c’est complètement hallucinant. Et elle vient avec une artiste visuelle [Yuma Kishi], qui utilise l’intelligence artificielle pour générer ses visuels. »

Le samedi 26 août, de 19 h à 22 h, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

Nocturne 4 : Honeydrip

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Honeydrip

« C’est un de mes coups de cœur. C’est une artiste montréalaise qui va présenter pour la première fois en live son album qui va sortir sur un label anglais. La performance s’appelle Psycho Tropical et elle va être avec le chanteur King Shadrock et l’artiste digitale Emma Forgues. Ça va être du dub, du reggae, du dancehall. Elle a une démarche artistique ultra-intéressante. »

Le samedi 26 août, de 22 h à 3 h (Honeydrip sera sur scène entre 0 h 10 et 0 h 55), à la Société des arts technologiques (SAT)

Nocturne 2 : Animistic Beliefs & Jeisson Drenth

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Animistic Beliefs

« Animistic Beliefs est un duo de Rotterdam qui fait du live et c’est vraiment très néerlandais. Ils vont vraiment puiser dans leur background personnel vietnamien là-dedans, leur héritage et leur culture. Ça va être incroyable. »

Le jeudi 24 août, de 22 h à 3 h (Animistic Beliefs sera sur scène entre 1 h 30 et 2 h 30), à la Société des arts technologiques (SAT)