Le label de musique américain Universal demande aux services d’écoute en continu comme Spotify et Apple Music de bloquer l’accès aux compagnies se servant de l’intelligence artificielle (IA), qui veulent s’emparer de sa musique.

La nouvelle rapportée par le magazine Variety est confirmée dans un rapport du Financial Times. Un porte-parole du groupe Universal Music a en effet affirmé que le label avait « un devoir moral » et une « responsabilité commerciale » vis-à-vis de ses artistes afin de « prévenir l’utilisation non-autorisée » de leur musique, mais aussi « d’empêcher les plateformes de diffusion d’ingérer du contenu qui viole le droit des artistes et d’autres créateurs ».

Pour les compagnies d’IA, le processus consiste à télécharger de la musique directement des services d’écoute en continu vers leurs plateformes afin que leurs robots puissent mémoriser les paroles et la musique de l’artiste ciblé. Grâce à des algorithmes assez sophistiqués, elles peuvent ensuite générer des pièces et des mélodies du même style. Et même reproduire la voix de l’artiste ciblé avec de nouvelles paroles.

Variety donne l’exemple du DJ français David Guetta, qui a ajouté un segment rapé par Eminem, généré par l’IA, dans une de ses chansons au mois de février dernier. Guetta a d’abord demandé au robot conversationnel ChatGPT de lui écrire des paroles « dans le style d’Eminem » sur le « futur rave ».

Grâce à un logiciel d’IA qui possède des archives de la voix d’Eminem (tirée des services d’écoute), il a réussi à lui faire chanter ce segment. David Guetta n’a jamais commercialisé la pièce et l’a présentée comme telle : une chanson qui contient un segment d’IA, mais elle a sonné l’alarme du monde musical.

N’empêche, les problèmes ne font que commencer pour l’industrie musicale… Google planche sur le projet MusicLM, qui peut générer de la musique à partir de n’importe quelle description écrite. La multinationale possèderait 280 000 heures de musique, selon le Financial Times. On ne sait pas si les droits sur ces musiques ont été acquis ou s’il s’agit de musiques appropriées illégalement.