Have you ever felt like being somebody else ? […] Every day I’m tryin’ not to hate myself […] Just a little bit (love me more), chante Sam Smith sur la pièce d’ouverture de son quatrième album, Gloria, extrait sorti il y a plusieurs mois déjà.

On aura compris que l’artiste qui s’est fait connaître avec le groupe Disclosure avant de devenir une star pop qui rafle des prix Grammy a beaucoup souffert avant de s’accepter et de s’identifier comme une personne non binaire.

Gloria comprend donc une grande dimension thérapeutique, bien qu’il s’agisse d’un album pop. Les voix gospel ajoutent de la profondeur au propos alors que les nombreuses ballades témoignent d’une grande fragilité à exulter. On aime quand Sam Smith ne pousse pas la note outre mesure en chantant de façon feutrée (sur Six Shots, par exemple) et quand l’interprète se met à la drague sur la piste de danse avec I’m Not Here to Make Friends (coécrite avec Calvin Harris).

On retrouve des duos bien sentis : sous le signe de la vulnérabilité avec la Torontoise Jessie Reyez (Perfect), de façon plutôt charnelle avec l’Allemande Kim Petras (Unholy) et tout en candeur avec son compatriote britannique Ed Sheeran (Who We Love).

La qualité des chansons et des prestations vocales est au rendez-vous, mais il y a une intensité qu’il faut être consentant à encaisser. Sous le signe de la libération, Gloria n’est certainement pas un album pop qu’on écoute à la légère. Or, il en était de même avec le troisième album de Sam Smith, Love Goes, qui faisait suite à une rupture. Son public sait donc à quoi s’attendre. Pour les autres, vous voilà avertis.

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Gloria

POP

Gloria

Sam Smith

Universal

6/10