M pour Montréal est de retour dans sa formule habituelle, présentant une programmation fournie, tant pour le public que pour l’industrie locale et internationale. Le festival-vitrine, auquel participeront Lydia Képinski, Clay and Friends, Lisa LeBlanc et Marilyne Léonard, prend sa mission plus à cœur que jamais.

Après les perturbations causées par la pandémie, l’industrie de la musique a plus que jamais besoin de M pour Montréal, assure le programmateur Mikey Rishwain, joint lors d’un déplacement entre Los Angeles et Montréal.

Alors que les voyages étaient proscrits ces deux dernières années, la formule pandémique de l’évènement n’a pas permis à M pour Montréal de se déployer au meilleur de ses capacités. « On avait le droit à des salles remplies à moitié. Finalement, on a eu la permission de les remplir au complet, mais on s’était déjà engagés, se rappelle Mikey Rishwain. Surtout, c’était dur d’inviter du monde de l’international. »

Rappelons-le, le mandat que s’est donné M pour Montréal est de mettre en vitrine les talents montréalais pour créer des contacts avec des délégués internationaux venus repêcher des artistes prometteurs. Fondé en 2006 par Sébastien Nasra et le programmateur britannique Martin Elbourne (Glastonbury), l’évènement exploite les lieux de diffusion de la métropole pour donner un tremplin à l’industrie locale.

PHOTO SANDRINE DESROSIERS-CHAMPOUX, FOURNIE PAR M POUR MONTRÉAL

Mikey Rishwain

Un volet virtuel se déploie cette année, inspiré des deux dernières éditions. Mais rien ne remplace l’incursion dans la culture montréalaise, ce que sait très bien l’équipe de M pour Montréal. « Les gens ne veulent pas perdre la culture d’ici, donc même s’ils se rencontrent en virtuel, ils viennent à Montréal. C’est un endroit pas comme les autres, chaleureux. Les délégués aiment aller prendre leur café là où Leonard Cohen ou Godspeed ont pris le leur. »

Et les délégués internationaux sont bel et bien de retour cette année. « D’habitude, on invite les gens, mais cette fois, ils nous approchent. Beaucoup veulent revenir dans l’action. »

Encourager nos artistes

Cette année, les organisateurs du festival-vitrine rattrapent le temps perdu. « On met de l’avant les artistes émergents qui ont manqué de ça ces dernières années, qui n’ont pas eu la chance d’être sur scène. »

Ainsi, de nombreux artistes comme Clay and Friends, Odreii, Lydia Képinski, Fernie, dee holt, Super Plage, Zach Zoya, Alicia Clara et Gus Englehorn sont à l’affiche. Certains noms sont un peu plus connus, d’autres moins.

Pour dégoter ces talents, Rikey Rishwain se fie notamment aux radios étudiantes. Un animateur de CISM lui fournit des noms d’artistes à suivre. Il regarde les palmarès des radios indépendantes. « Il faut aussi connaître le plus de monde possible dans l’industrie ainsi que leurs sœurs, frères et cousins ! » Des gens à Los Angeles lui donnent des pistes sur des Montréalais qui sont en train de faire leur marque aux États-Unis. Des producteurs l’informent quand le nombre d’écoutes de leurs artistes grimpe considérablement.

On veut trouver des artistes qui peuvent exploser d’un moment à l’autre. On veut donner aux gens quelque chose de différent de ce qu’ils sont habitués à recevoir. Si l’industrie se demande qui ils sont et pourquoi ils sont là, c’est une bonne chose. On veut les amener à la découverte.

Le programmateur Mikey Rishwain

La formule a fait ses preuves. Grimes s’est produite à M pour Montréal, tout comme Half Moon Run. Milk & Bone y ont donné leur premier concert. Mac DeMarco dit n’avoir plus eu une seule journée de congé depuis son passage à l’évènement.

Mikey Rishwain s’amuse à appeler M pour Montréal « M for Middle Guy », soit l’intermédiaire, le facilitateur. « Les streams ne font pas tout, affirme-t-il. Au Québec, on a la chance d’avoir beaucoup d’appui pour la culture, on veut faciliter les relations et les opportunités. On ouvre nos portes aux pros dans le monde. »

La balle est ensuite dans le camp des artistes. L’avantage d’un concert comparativement à une maquette envoyée par courriel ou à la présence sur une liste d’écoute ? « Tu peux montrer ta vibe, ton public est là et les professionnels assistent à ça. La magie opère quand tout le monde est dans une salle, dit le programmateur. La présence, le face-à-face, la rencontre… ça permet le bigger picture. Et l’artiste a tout ce qu’il faut après pour faire ses prochains moves. »

C’est pour cela que Mikey Rishwain invite le public à aller voir les artistes qu’il apprécie ou à aller faire des découvertes. « Tu peux redonner à l’artiste en le faisant encore mieux paraître ! »

Consultez le site de M pour Montréal

Quatre recommandations du programmateur Mikey Rishwain

dee holt (avec Fernie, Odreii, Albert Dalton et Nicholas Craven)

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DE DEE HOLT

dee holt

« dee holt a signé avec une compagnie américaine avant que qui que ce soit ne connaisse ce nom ici. Quelqu’un de L.A. m’a parlé de cette artiste de Saint-Bruno-de-Montarville. C’est la prochaine Charlotte Cardin. Pas la même musique, mais elle a la qualité TikTok, la qualité pop, l’attrait pour la génération Z. En l’écoutant, on ne croirait pas qu’elle est de Montréal. »

Au Belmont, le 16 novembre, 20 h

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Kiwi Jr

PHOTO WARREN CALBECK, FOURNIE PAR M POUR MONTRÉAL

Kiwi Jr

« Ce groupe de Toronto, signé sur Sub pop [Weyes Blood, Beach House] va jouer au skatepark du viaduc Van Horne [le 18 novembre, avec Lydia Képinski, Jesse Mac Cormack et Barry Paquin Roberge]. C’est l’ancien backup band du groupe Alvvays. Leur album est tellement bon. C’est du genre ‟new school of The Strokes », avec leur propre côté pop. »

Sous le pont Van Horne, le 18 novembre, dès 16 h

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Ducks LTD (avec Ping Pong Go)

PHOTO FOURNIE PAR M POUR MONTRÉAL

Ducks LTD

« Un autre groupe de Toronto, qui est un peu dans la scène de Mac DeMarco. On est connus pour avoir exporté Mac à l’international et on veut trouver des artistes avec le même esprit. Ducks LTD fait du indie/surf rock/lo-fi, c’est vraiment bon. Et de plus en plus de monde aux États-Unis en parle ! »

Au Ministère, le 19 novembre, 22 h 30

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Lary Kidd (avec Emma Beko et SLM)

PHOTO LIAN BENOIT, FOURNIE PAR M POUR MONTRÉAL

Lary Kidd

« Je l’adore. Il a un côté québécois au rap style américain. C’est un des meilleurs rappeurs à Montréal et c’était important qu’il ait sa place à M. »

Au Club Soda, le 18 novembre, 20 h

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