S’appuyant toujours sur la finesse des textes de Simon Proulx, Les Trois Accords donnent encore un nouveau souffle à leur rock décalé.

Qui aurait cru que le rock absurde des Trois Accords durerait ? Ce n’était pas gagné et une grande partie du mérite revient à Simon Proulx, qui trouve toujours des angles inusités pour parler de choses banales du quotidien, qu’il grossit pour en tirer des vérités universelles. Comme un humoriste, oui, mais surtout comme un véritable auteur de chansons.

Sur Présence d’esprit, il évoque avec une acuité féroce notre dépendance à l’internet (internet), le rapport qu’on entretient avec l’image de soi (Le matin) et les plans foireux d’une bande d’ados (Vol à l’étalage). Des observations fines, faites avec ironie, un sarcasme jamais vraiment méchant et beaucoup d’autodérision, servis par une fougue joueuse (Piscine hors terre) qui a pris des nuances nécessaires au fil des ans.

Et avec une sensibilité elle aussi décalée qu’on n’aurait pas soupçonnée. Comme sur Pâté chinois, où ce plat réconfortant devient le symbole de l’amour parental et des petits gestes qui comptent et qui se passent de génération en génération.

Simon Proulx a bien du mérite, mais peut compter sur l’évidente connexion qu’il a avec Charles Dubreuil, Alexandre Parr et Pierre-Luc Boisvert. Les Trois Accords, c’est d’abord un état d’esprit. Et c’est aussi un son qui, sur Présence d’esprit, se nourrit notamment de post-punk (internet) et de rock alterno britannique — surtout sur Visite nocturne, dont la guitare sonne au couplet comme une relecture de Friday I’m In Love des Cure.

Que dire d’autre sinon que Les Trois Accords arrivent encore à surprendre avec leur rock ratoureux et accrocheur ?

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Présence d’esprit

Rock

Présence d’esprit

Les Trois Accords

La Tribu/Phonoscope

6,5/10