En quelques mois à peine, les Red Hot Chili Peppers ont sorti l’équivalent de deux albums doubles, soit 34 nouvelles chansons pour un total de 2 h 28 min de musique.

Après Unlimited Love en avril, le quatuor californien en remet une couche avec Return of the Dream Canteen. Décidément, Red Hot a profité pleinement de la pandémie.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les deux albums ont été enregistrés en même temps, sous les bons soins du réalisateur Rick Rubin, qui reprenait sa place derrière la console après un hiatus d’un disque – The Getaway a été réalisé par Danger Mouse en 2016. La séance d’enregistrement marquait aussi le retour de l’enfant prodige John Frusciante à la guitare, bref, le groupe avait un furieux goût de créer. Mais comme toute chose n’est pas bonne à dire, Anthony Kiedis et sa bande n’ont pas semblé en mesure de faire de tri, si bien qu’on nous sert le menu comme si on était au Buffet des Continents…

N’empêche, avec Return of the Dream Canteen, c’est le côté funky des Peppers qui est mis en valeur. La basse de Flea est survoltée (Tippa My Tongue, Fake as F@ck, Roulette, Copperbelly), mais elle rebondit tellement qu’elle manque parfois de poids — l’agréable et jazzy Afterlife aurait bénéficié de plus de rondeur, même chose pour la jolie ballade Shoot Me a Smile ou la très blues Carry Me Home.

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L’album montre aussi quelques puissants clins d’œil rock inédits, comme Reach Out et Bag of Grins, qui présentent d’excellents couplets aux mélodies tantôt baroques, tantôt gothiques. Il y a bel et bien suffisamment de bon matériel pour en faire une collection de chansons fort honorable, mais décidément pas assez de substance pour étirer la sauce à ce point.

Return of the Dream Canteen

Rock

Return of the Dream Canteen

Red Hot Chili Peppers

Warner Music

6/10